La France es-elle à l'abri de nouveaux attentats terroristes ? La réponse est non, d'après de nombreux spécialistes du renseignement dans ce pays. La guerre en Syrie et la politique prônée par le président François Hollande envers la Syrie a augmenté le nombre de terroristes potentiels en terre française. Il s'agit, en grande partie, de djihadistes français, partis par milliers renforcer les rangs des organisations criminelles appelées Etat Islamique (EI) et Front Al Nosra, sévissant en Syrie et en Irak. Ont-ils été encouragés par le soutien apporté par François Hollande à l'opposition armée en Syrie, composée, en grande partie, par des terroristes de l'EI et d'Al Qaïda ? C'est fort probable, répondent des spécialistes en sécurité et géopolitique. Combien sont-ils ces terroristes potentiels à menacer aujourd'hui la sécurité de la France ? Les services de renseignements français estiment qu'ils sont entre 1500 et 2000. C'est ce que nous a confirmé Eric Denécé, ancien officier des services secrets français et actuellement directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). «Nous estimons aujourd'hui qu'il existe entre 1500 et 2000 terroristes potentiels en France ou dans des camps à l'étranger», nous dira Eric Denécé. Par «camps à l'étranger», le directeur du CF2R évoque les djihadistes français partis faire la guerre en Syrie, dans les rangs de Daech et les organisations terroristes sévissant dans ce pays et en Irak. Leur retour en France menacerait la sécurité de ce pays. «Leur nombre s'accroît régulièrement», ajoute le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, qui ajoute que «nous avons sur notre sol un vrai problème avec les islamistes radicaux qui sont, probablement, entre 50 000 et 100 000». La poursuite de la politique du président François Hollande envers la Syrie et son refus de coopérer avec l'Etat syrien en matière de lutte contre le terrorisme, notamment par l'échange de renseignements sur les djihadistes français partis guerroyer en Syrie, favorisent l'augmentation des djihadistes français qui partent en Syrie et qui menacent la France une fois revenus dans leur pays, aguerris et entraînés. La facilitation par certains pays, comme la Jordanie, à ces djihadistes d'accéder en terre syrienne pour s'adonner au djihad aide, également, à l'augmentation du nombre de djihadistes français. La poursuite des attaques contre les mosquées en terre syrienne fait le jeu des terroristes qui cherchent à opposer musulmans et non musulmans et, par conséquent, renforcer leurs rangs en effectifs. Les 50 000 à 100 000 islamistes radicaux pourraient, éventuellement, facilement basculer dans les attentats terroristes. Des actes terroristes qui seront suivis par des représailles de la part de citoyens français qui s'attaqueront de nouveau aux mosquées. C'est alors une spirale de violence dans laquelle la France pourrait tomber, ne bénéficiant qu'aux seuls terroristes qu'ils soient de Daech, du Front Al Nosra ou d'Al Qaïda. «La France, même si elle est consciente d'avoir fait face (...) n'en a pas terminé avec les menaces dont elle est la cible», a déclaré vendredi le président François Hollande. Ce sont «des fanatiques qui n'ont rien à voir avec la religion musulmane», a annoncé hier le Premier ministre français, manuel Valls. Une grande marche est prévue pour aujourd'hui à Paris contre le terrorisme. Plusieurs chefs d'Etat et responsables de nombreux pays sont attendus pour participer à cette manifestation. Notre pays sera représenté par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.