Près de 55% des parents d'élèves ont exprimé leur insatisfaction quant aux notes obtenues par leurs enfants durant le 1er trimestre de l'année scolaire en cours et ce, au niveau des deux paliers de l'éducation, le moyen et le secondaire. Quant au cycle primaire, le taux de réussite est estimé à 50%, alors que le pourcentage restant des élèves a obtenu une moyenne de moins de 5 sur 10 au niveau de l'ensemble des établissements scolaires du pays, a-t-on appris. Selon Khaled Ahmed, le président de l'Union nationale des associations de parents d'élèves (Unape), le retard accusé dans l'installation des nouveaux enseignants pour des raisons bureaucratiques imposées par les Directions de l'éducation (DE) a nettement perturbé le cursus scolaire des élèves. «Il faut savoir que des enseignants qui ont été recrutés en mois d'août n'ont rejoint leurs établissements que plus d'un mois après la rentrée des classes, à savoir à la mi-octobre. Ce qui a engendré un retard dans le programme scolaire, qui s'est répercuté bien sûr sur les notes des élèves», a-t-il déploré. Dans le même ordre d'idées, Khaled Ahmed a souligné que la responsabilité incombe non seulement aux DE, mais aussi aux enseignants eux-mêmes qui manquent de volonté professionnelle. «Ces professeurs devaient accélérer leurs cours après avoir rejoint leurs établissements», a-t-il insisté. D'autres causes sont aussi derrière cette baisse des résultats, notamment l'éloignement du lieu d'habitation de certains élèves ou habitant dans des zones enclavées et le manque de moyens appropriés pour assurer un bon déroulement de l'année scolaire, dont le transport, la cantine, le chauffage des classes, etc. Dans une déclaration au Temps d'Algérie, le président de l'Unape avait cité la faiblesse de la formation des enseignants, notamment ceux du moyen et du secondaire. «Seuls 30% des enseignants diplômés de l'Ecole normale supérieure (ONS) bénéficient d'une formation adéquate pour assurer les cours pédagogiques. Pour le reste, il faut avouer que la formation laisse à désirer», a-t-il avoué. Les propositions des parents d'élèves Pour remédier à cette situation qui inquiète davantage les parents d'élèves, Khaled Ahmed a affirmé qu'il est temps que le ministère de l'Education nationale procède à la révision du système de recrutement des enseignants. «Aujourd'hui, le recrutement des enseignants se fait par le biais d'un concours oral qui est évalué sur une moyenne de 3/20. Et des questions orales qui sont évaluées sur une moyenne de 17/20 au niveau de la Fonction publique. Il est vraiment temps de revoir le système de recrutement au niveau de l'éducation nationale.» A cet effet, les parents d'élèves plaident pour un recrutement basé sur un concours écrit évalué sur 15/20 afin d'avoir une idée sur les compétences des postulants à ces concours pédagogiques. L'amélioration, dans les prochaines années, du rendement des élèves ne peut être perceptible que si ces conditions sont réunies. Abordant la question de la menace de grève annoncée par les syndicats de l'éducation, en l'occurrence le Snapest, le Cnapest et l'Unpef, qui aura lieu au début du 2e trimestre et qui inévitablement perturbera le cursus scolaire des élèves, notre interlocuteur rassure : «Nous sommes en train de négocier avec ces syndicats pour qu'ils renoncent à leur action et mettent, en avant l'intérêt de nos enfants.»