En se réunissant avec les associations, Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, a présenté une feuille de route pour le tri, la valorisation et l'économie des déchets. Un projet baptisé « Pour un quartier propre », consistant en la collecte sélective et le tri des déchets, a été lancé, jeudi à Alger, par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, avec la participation des associations de proximité activant dans ce créneau à travers le territoire national. Dans ce contexte, il a été annoncé que la collecte sélective et le tri seront progressivement initiés dans les grandes villes à la faveur de la mise en place de déchetteries et de centres de tri au cours du plan quinquennal 2010-2014. Une action qui appelle à la mobilisation des citoyens par l'intermédiaire de leurs associations. Le but, à moyen terme, est de passer d'une économie « linéaire » qui épuise les ressources et accumule les déchets à une économie « circulaire » où il s'agit de réduire les flux de déchets plutôt que de les produire, valoriser plutôt que jeter et économiser plutôt que de gaspiller. La promulgation de la loi sur les déchets ménagers en 2001 a donné lieu à la mise en place d'un cadre juridique important pour la gestion des déchets. L'élaboration d'un Programme national de gestion intégrée des déchets municipaux (Progdem), qui a fait l'objet d'une présentation à une conférence internationale en mai 2003, concrétise la volonté du gouvernement à mettre en place un système adéquat de lutte contre la pollution par les déchets dans au moins 40 grandes villes. La population algérienne est passée de 10,2 millions d'habitants à l'indépendance à plus 30 millions aujourd'hui, soit quasiment le triple en 40 ans. Dès la fin des années 1970, la population s'est également caractérisée par un exode rural massif consécutif à la mise en œuvre d'une politique d'industrie industrialisante. Les villes se sont développées très rapidement sans respecter les règles d'aménagement du territoire, entraînant une détérioration du cadre de vie des citoyens : manque d'hygiène, augmentation des volumes de déchets ménagers, prolifération des décharges sauvages, défaillance des moyens humains et matériels, dysfonctionnements du mode d'organisation des services chargés de la gestion des déchets. En se réunissant avec les associations, Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, a présenté une feuille de route pour le tri, la valorisation et l'économie des déchets. Tout ne se fera pas d'un coup de baguette magique, a-t-il averti, mais passe par la sensibilisation des citoyens et l'engagement des associations sur le terrain. La démarche s'articule autour de plusieurs phases : identification du quartier pilote, évaluation et état des lieux du quartier, identification des besoins basiques en équipements de collecte, de tri, de nettoiement, d'évacuation des déchets, de sensibilisation progressive des ménages, de proposition d'un projet qui sera présenté au comité local d'évaluation des projets, copiloté par la direction de l'environnement et la commune et la mise en œuvre du projet.
