Les affaires de corruption qui ont défrayé la chronique pendant des mois, voire même des années, seront bientôt jugées. Le dossier de l'autoroute Est-ouest, ceux de Sonatrach 1 et de l'ex-golden boy Abdelmoumen Khalifa, toujours en détention à la maison d'arrêt d'El Harrach dans la perspective d'un nouveau procès. Ces affaires aux relents de véritables scandales financiers ayant gravement terni l'image de l'Algérie connaîtront, en effet, leurs procès très prochainement. Quand ? Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, qui a évoqué de nouveau ces affaires en suspens jeudi à l'APN, s'est abstenu d'être plus précis concernant la programmation de ces procès. Ces derniers sont incontestablement des plus attendus par l'opinion publique, essentiellement pour deux raison distinctes. La première a trait à l'impact médiatique que ces affaires ont toujours suscité auprès de l'opinion nationale et internationale. L'autre raison traduit l'idée selon laquelle ces scandales de corruption impliquent des institutions de la République qui ont subi un réel préjudice asséné au Trésor public mais aussi et surtout un déficit qui ne dit pas son nom en terme de crédibilité dans la gestion des projets publics à l'exemple de celui de l'autoroute Est-Ouest et des contrats de la compagnie Sonatrach dont la seule évocation par le citoyen lambda est synonyme de «niche de corruption». La justice algérienne est décidée à faire la lumière, toute la lumière, concernant ces affaires de corruption. Une détermination réitérée jeudi par Tayeb Louh, en marge d'une séance plénière à l'APN. Il dira que toutes ces affaires de corruption en suspens étaient «prêtes à être jugées lors des sessions du tribunal criminel, les pourvois en cassation introduits auprès de la Cour suprême ayant été rejetés». Il ne manquera pas de préciser que s'agissant du dossier de l'autoroute Est-Ouest comme celui de Sonatrach 1 et de Khalifa, «certaines parties impliquées dans ces affaires avaient introduit des pourvois en cassation auprès de la Cour suprême conformément à la loi». Ces pourvois en cassation ayant été récemment rejetés, dira encore le ministre affirmant que «les juridictions compétentes prennent actuellement les dispositions nécessaires pour inscrire ces affaires au rôle des sessions criminelles». Mort d'Albert Ebossé :la Justice ouvre une enquête Sur un autre volet, Tayeb Louh a annoncé l'ouverture d'une enquête judiciaire sur la mort du joueur de la JSK, le Camerounais Albert Ebossé, sur ordre du ministère public qui a achevé l'enquête préliminaire sur cette affaire. A ce propos, il précisera que «l'enquête préliminaire ordonnée par le ministère public a été achevée et maintenant une information judiciaire sera ouverte». Le juge d'instruction «engagera une enquête contre tout individu suspecté dans le crime ou toute autre personne s'étant rendue coupable de manquement dans sa mission», a ajouté le ministre cité par l'APS. Par ailleurs et au sujet des menaces de mort proférées par un imam salafiste contre le journaliste et écrivain Kamel Daoud, Tayeb Louh a encore fait valoir sa détermination de consacrer un Etat de droit en Algérie. «Si quelqu'un se sent victime d'un préjudice, il peut déposer une plainte devant la justice», a-t-il dit.