Les diverses politiques appliquées depuis des années visant à un système de santé efficient et développé n'a pu, malgré les moyens colossaux qui lui ont été réservés, atteindre l'objectif voulu, à savoir répondre aux attentes des citoyens. Cette conclusion résume en fait un niveau critique atteint par les structures sanitaires en matière de prise en charge des malades. La commission santé, hygiène et protection de l'environnement de l'APW d'Alger a, lors de sa session ordinaire, tenue hier, eu le mérite de revenir sur cette question en présentant un exposé de ce dossier relevant un état des lieux loin d'être enviable et où le slogan «Rapprocher la santé du citoyen et humaniser les services des urgences» peut paraître un vain mot. Les visites opérées, durant des semaines, par cette commission dans la majorité des services des urgences médicales de proximité relèvent que ces structures ferment dès 16h et n'assurent donc pas de permanence la nuit. La raison essentielle, précise l'exposé, réside dans le manque crucial de spécialistes en radiologie et en laborantins. Le constat va plus loin pour relever des négligences dans la tenue du registre d'accueil des malades (document où doivent être consignés tous les renseignements devant servir tant à la médecine légale que dans les statistiques), un manque d'ambulances (ces véhicules sont souvent utilisés à des fins personnelles), problème de sécurité (agressions physiques, verbales, menaces, pressions subies par l'encadrement, disparités dans les opérations de réfection (certains services en ont bénéficié pendant que d'autres n'ont jamais connu la moindre restauration). Les urgences dans les hôpitaux ne sont pas mieux loties. Pis encore, dit le rapport de la commission concernée, dans les quatre CHU visités, il s'avère que les services des urgences subissent une pression insupportable marquée par une affluence importante des malades censés être pris en charge dans des unités de proximité. Cette contrainte n'est pas sans générer un problème temporel dans la prise en charge du malade, obligé d'attendre son tour des heures durant. L'exemple de la maternité du CHU Béni Messous qui reçoit entre 20 et 30 parturientes par nuit est assez éloquent à ce sujet. Dans ses recommandations, la commission préconise la création d'une unité d'urgence pilote à l'est, au centre et à l'ouest de la capitale, l'encadrement des visites des malades pour éviter une certaine anarchie, rehausser l'idée de la santé de proximité par l'organisation de journées d'études, conférences et séminaires en associant les intervenants et la société civile, conforter le secteur par de nouveaux postes en paramédical pour combler le manque flagrant connu par les urgences médicales, doter les structures par des spécialistes en radiologie et permettre de ce fait des permanences H24, rétablir le rôle du Samu social qui est celui de transférer les malades de chez eux vers l'hôpital, obligation faite aux collectivités locales de respecter les normes exigées lors de la création et équipement des structures sanitaires. La commission conclut que l'APW a toujours veillé à encourager et soutenir tout ce qui peut rehausser la réalité du secteur de la santé et ce à travers les accréditations financières qui lui sont allouées. Pour peu que ces dernières servent effectivement. Pour sa part, le P/APW, Karim Bennour, a rappelé que la wilaya d'Alger qui jouit d'un statut particulier tel qu'annoncé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de sa visite consacrée à la capitale, a pu obtenir des sommes importantes pour son développement traduites sur le terrain par une enveloppe de plus de 1600 milliards comme budget primitif 2015 dédiés aux équipements et plus de 550 milliards pour sa modernisation entrant dans le cadre du plan de développement stratégique. Comme il faut retenir, ajoute l'élu, 180 milliards ont été débloqués pour le développement local, 180 milliards à l'éducation, 81 milliards à l'hydraulique, 80 milliards aux TP et 5 milliards à la santé. De son côté, le wali d'Alger a axé son intervention sur le relogement dont une opération a été effectuée dans le courant de cette semaine qui a concerné 1515 familles issues dans la majorité du quartier Diar El Baraka de Baraki. Rassurant les familles qui attendent leur tour d'être relogées, Abdelkader Zoukh dira que «je suis plus pressé qu'elles de les voir dans leurs nouvelles demeures».