Comme chaque année, le début de la saison hivernale est une période propice pour l'augmentation des prix de la viande blanche. Une tendance haussière qui a été constatée durant la semaine dernière. Hier, le poulet entier était vendu entre 320 à 350 DA le kg. Quant au poulet vidé, il varie, entre 400 jusqu'à 420 DA/kg, c'est ce qu'on a constaté au niveau des marchés de proximité de la ville de Tizi Ouzou. De leur côté, les éleveurs de cette filière ont indiqué que les prix ont augmenté de 40%. La forte demande sur la viande blanche maintiendra les prix élevés jusqu'au mois de mars, a précisé le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Hadj Tahar Boulenouar, dans une déclaration au Temps d'Algérie. «La hausse des prix nous a pris de court. De 280 DA/kg il y a moins d'une semaine, le prix du poulet vidé est passé à 420 DA. Le poulet était vendu par l'éleveur à 180 DA le kilogramme et cédé, en bout de chaîne, au consommateur à 280 DA. Mais depuis plus d'une semaine, le prix a nettement augmenté. Aujourd'hui, l'éleveur vend son produit à 240 DA, tandis que le grossiste le cède à 330 DA, alors que le consommateur l'achète à 420 DA, a précisé Mourad Dhif, producteur et vendeur de volaille. S'agissant des causes ayant engendré cette hausse subite, notre interlocuteur a indiqué qu'elle serait due au «dérèglement» du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Sirpalac). «L'Etat propose aux éleveurs de leur acheter leurs produits à un prix conventionné de 180 DA/kg. Mais il faut savoir que seulement 20% des éleveurs agrées par l'Etat bénéficient de ce dispositif. Quant à la production des 80% restants des éleveurs est négligée par l'Etat sous prétexte que la production avicole ne répond pas aux normes d'abattage. Pourtant, ces éleveurs disposent d'un certificat d'orientation d'abattage délivré par le vétérinaire. «Je vous rassure que nous avons perdu des quantités très importantes de notre production et qui ont été écoulées sans qu'on soit pris en charge. Ce qui nous incite de réduire le quota de la production et bien faire revoir les prix à la hausse», a expliqué M. Dhif. De son côté, le porte-parole de l'Ugcaa, Boulenouar, que nous avons pu joindre au téléphone a déploré les lacunes existantes dans l'organisation de la filière avicole qui sont, selon lui, les principales causes de cette perturbation des prix. «Il y a un manque flagrant d'abattoirs de poulets et aussi la désorganisation du réseau de distribution.La quasi-totalité des éleveurs ont recours à des moyens précaires pour l'élevage de leurs poussins. Ajouter à cela, le déséquilibre entre l'offre et la demande. Actuellement, la production nationale est estimée à 300 000 tonnes par an, tandis que la demande frôle les 400 000 tonnes», a-t-il expliqué. L'augmentation persistera-t-elle dans les prochains jours ? M. Dhif a affirmé qu'en raison de la situation actuelle de cette filière, une baisse des prix n'est pas envisageable d'ici à la fin de l'année en cours. A cet effet, il a appelé le gouvernement de «réorganiser» cette filière sur plusieurs mesures et ce, en mettant en place un plan de production efficace qui aura pour objectif de maintenir à long terme les prix de la viande blanche.