Les habitants évincés de l'opération de relogement des résidants du quartier populaire Benzouid Achour, plus connu à Constantine sous le nom de «Djenane Tchina», qui s'est déroulée au début du mois en cours, reviennent à la charge en dénonçant leur évincement par le biais d'une pétition qu'ils font circuler actuellement. Ils sont plus d'une vingtaine de personnes derrière cette initiative et à adresser leur correspondance, selon leur représentant, aux autorités supérieures de l'Etat, à savoir le président de la République, le Premier ministre, le président de l'APN, les ministres de la Justice, de l'Intérieur, de l'Habitat, la Ligue des droits de l'homme, ainsi que le wali de Constantine. Dans leur pétition, ils dénoncent les conditions dans lesquelles s'est déroulée, le 2 mai dernier, l'opération de relogement des habitants du quartier. A travers leur requête, les contestataires se disent «conscients des réalités nationales en matière de rénovation et de modernisation, mais la manière dont a été menée cette opération de délocalisation des habitants du quartier Benzouid est scandaleuse à plus d'un titre». Ces citoyens évoquent les cas de propriétaires dont les maisons ont été détruites sans qu'ils soient indemnisés ni encore relogés. Par la même occasion, ils évoquent «la mise à l'écart de dizaines de locataires injustement rayés de la liste des bénéficiaires et qui se retrouvent dans la rue alors qu'ils habitaient le quartier depuis 30 ans, voire 40 ans et plus pour certains». De même, attestent-ils, tous leurs enfants sont nés et sont scolarisés dans le quartier. Plusieurs recours ont été déposés qui ont été rejetés par la commission de wilaya. Le vice-président de l'APC de Constantine et membre de la commission de recours, a affirmé pour sa part que «la commission a siégé durant les trois jours qui ont suivi la démolition. Sa mission est aujourd'hui terminée et la session des recours est close». De surcroît, «17 recours présentés ont été pris en considération et étudiés au cas par cas par la commission et ont obtenu gain de cause». Sur un autre volet, certains des bénéficiaires de nouvelles habitations au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjeli estiment que leurs nouveaux appartements sont inadaptés car leurs familles sont constituées d'au moins 8 personnes et les appartements livrés sont de type F2. «Le problème restera posé car au lieu de le résoudre définitivement, ils n'ont fait que le reporter», selon le représentant des bénéficiaires. De son côté, la wilaya, qui a chapeauté l'opération, a estimé qu'il s'agit là d'un relogement et non pas d'une attribution de logements sociaux. Le relogement doit obéir à certains critères et placer les gens dans des conditions meilleures concernant la sécurité en respectant l'ordre dans lequel ils vivaient. Quant aux indemnisations des propriétaires, «tous les dossiers ont été traités», affirme t-on.