Le relogement des habitants de la rue Roumanie n'a pas fini de susciter des remous au sein des familles évincées du programme. Une soixantaine de familles réclament les résultats des recours déposés au lendemain de l'opération de relogement et dénoncent «le silence qui entoure leurs recours». Après une première tentative menée par une dizaine de femmes pour bloquer la route menant vers la gare routière est, précisément devant les décombres de la mosquée Bahmani Achour, qui s'est soldée par leur interpellation, les autres évincés reviennent à la charge et tentent de protester également dans la rue. Sans succès puisque tôt le matin, les éléments de la police avaient encadré le site pour empêcher un éventuel attroupement. Mais les protestataires ne semblent pas céder et déclarent qu'ils ne baisseront pas les bras jusqu'à ce que les résultats de leur recours soient affichés. D'autres familles comptent rejoindre le mouvement en menaçant d'installer des tentes à l'avenue de Roumanie en signe de protestation contre «l'injustice des autorités locales». «Personne ne pourra nous arrêter», déclarent leur représentant, qui précise : «Nous ne sommes pas des intrus.» Effectivement, l'enquête de la wilaya auprès des bénéficiaires a permis de déceler pas moins de 1287 intrus. Parmi eux, on compte 180 personnes venant de la wilaya de Guelma, 41 émigrés et plus de 300 personnes habitant hors de l'avenue de Roumanie, selon les déclarations du chef de l'exécutif, Abdelmalek Boudiaf. Cependant, il a reconnu une marge d'erreur ne dépassant pas les trois. Le wali, intransigeant concernant les indus occupants, n'hésitera pas à leur déclarer «la guerre» ainsi qu'aux personnes qui leur facilitent les choses. En tout cas, le site est toujours sous haute surveillance. Il est à rappeler enfin que l'opération d'éradication des bidonvilles de Constantine devrait s'achever d'ici octobre 2010. Il faut démanteler 66 sites d'habitations précaires répertoriées à l'intérieur de la ville et dans sa périphérie. On comptabilise à Constantine «près de 10 000 habitations précaires, presque autant qu'à Alger ou Oran, que les autorités comptent éradiquer une fois pour toutes», annonce-t-on à la wilaya.