«Les caves inondées nous empoisonnent la vie. Elles sont devenues un refuge pourles rats et les moustiques, avec toutes les conséquences que cela peut engendrer», s'alarme le président de l'association du quartier des 1500 Logements (ex-Sorecor), M. Trouzine. Une énième réclamation vient d'être formulée par les membres de l'association pour une prise en charge effective d'un problème qui traîne depuis plus de dix ans. «Des équipes techniques ont été instruites à l'effet de procéder à la rénovation du réseau d'assainissement et au renouvellement de toutes les conduites du réseau qui sont défectueuses ainsi que la pose d'une conduite de rejet des caves vers le réseau principal extérieur mitoyen», signale M. Trouzine. Il précise que cette décision a été prise au mois de février dernier, d'un commun accord entre l'APC et les responsables de l'Office de gestion immobilière (OPGI). Autrement dit, avant que ne survienne le syndrome néphrétique aigu provoqué par un hantavirus. Un mal qui a touché, rappelons-le, une vingtaine de personnes du quartier Sorecor, selon des sources hospitalières. «Malheureusement, seules les conduites intérieurs des colonnes montantes ont été renouvelées et le problème est resté tel qu'il depuis 10 ans, voire plus», poursuit M. Trouzine qui ajoute que les enfants du quartier ont presque tous des allergies et «leurs corps sont constamment mitraillés par les moustiques, de jour comme de nuit». Les habitants de Sorecor, face à la résurgence de maladies «jamais décrites en Algérie auparavant», selon les termes du directeur de la Santé, estiment que le temps est venu d'entamer une opération de réhabilitation du quartier en évitant les colmatages et autres replâtrages initiés jusque-là sans grande utilité. «Des opérations d'aménagement des trottoirs sont en cours, mais nous, on veut plutôt respirer un air sain et des mesures urgentes de salubrité publique», réclament-ils. La cité Sorecor, construite en 1980, est l'une des zones les plus défavorisées du chef-lieu de wilaya. Érigée en violation de toutes les normes urbanistiques, la cité des 1500 logements devint aussitôt un ensemble insalubre, sale, marginal… «Pauvreté et insalubrité», tel pourrait être le slogan de ce quartier où de nombreuses associations tentent, pourtant, inlassablement de changer une situation des plus révoltantes. Pour ces associations, les pouvoirs publics ont trop longtemps «tourné le dos» à une situation qui présageait pourtant d'une catastrophe sanitaire. Outre le problème récurrent des caves inondées, la situation de l'oued Mekerra est elle aussi préoccupante. «Ce cours d'eau est en passe de devenir une véritable décharge sauvage», estiment-ils. L'oued Mekerra, qui continue à recevoir toutes sortes de déchets, est situé à quelques dizaines de mètres de Sorecor.