L'Algérie est appelée à développer de nouveaux outils de financement outre que les crédits bancaires et le budget de l'Etat pour les projets du secteur public. Il est temps de penser à des solutions «innovantes» et d'utiliser, à titre d'exemple, le fonds de la Zakat pour construire des logements sociaux, a proposé hier à Alger Abdelhakim Berrah, président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob), lors du forum du quotidien national arabophone El Wassat. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a d'ailleurs annoncé récemment que son département avait soumis pour examen au gouvernement un projet relatif à l'élaboration d'un cadre légal pour ce fonds. Certes, l'Etat a pris l'engagement de dynamiser le marché financier mais l'absence d'une culture financière freine le développement de ce marché. Tout en préférant d'être «optimiste», M. Berrah a préconisé l'ouverture de nouvelles alternatives au financement classique. A propos du projet d'introduction de huit entreprises publiques en bourse, le président de la Cosob a indiqué que trois entreprises sont prêtes à s'introduire en bourse. Elles attendent la finalisation du processus d'évaluation et d'analyse de leurs dossiers au niveau de la Cosob qui leur délivrera un visa, a-t-il précisé, avançant que ces entreprises seraient cotées en bourse au cours du premier trimestre 2015. Les cinq autres entreprises n'ont pas encore atteint le stade d'évaluation et n'ont pas encore déposé leurs dossiers au niveau de la Cosob, a-t-il ajouté, confiant que les sociétés algériennes ont des problèmes managériaux à l'origine, notamment, des retards accusés dans leur introduction en Bourse. Le Conseil de participation de l'Etat, a-t-il rappelé, a donné son accord pour l'opérateur de la téléphonie mobile Mobilis, trois entreprises de ciment du groupe Gica, la compagnie d'assurance Caar, la banque CPA, l'entreprise Cosider Carrières, filiale du groupe public du BTPH Cosider et l'entreprise Hydro-Aménagement. M. Berrah a indiqué, à l'occasion, que certaines entreprises publiques s'apprêtent à émettre des emprunts obligataires en 2015. Le directeur général de la Société de gestion des valeurs boursières (SGBV), Yazid Benmouhoub, a indiqué de son côté que des efforts sont déployés pour informer les entreprises sur l'importance de s'introduire en bourse et sur les différents moyens de financement des entreprises outre que les crédits bancaires. A travers des rencontres organisées dans plusieurs régions du pays, 400 entreprises environ ont été informées sur les avantages que pourrait procurer une introduction en Bourse à l'instar des exonérations fiscales prévues par la réglementation, l'amélioration de l'image de marque, l'instauration d'une gouvernance transparente au sein des entreprises. Les conditions d'éligibilité ont été allégées, a-t-il rappelé, notant que les entreprises qui ont affiché des intentions pour s'introduire en bourse ont eu des propositions de partenariats, car le franchissement de cette étape dénote la «transparence» de ces sociétés. M. Benmouhoub a tenu à expliquer que les entreprises privées qui sont majoritairement familiales ne doivent pas craindre la Bourse car elle ne vont ouvrir que 10% de leur capital social, ce qui écarte totalement la possibilité d'ingérence des nouveaux actionnaires dans la gestion et la prise de décision. Prochaine création des points bourse au niveau des banques La Bourse d'Alger s'apprête à ouvrir avant la fin de l'année en cours des «points bourse» au niveau des agences bancaires des six banques publiques au niveau des 48 wilayas. Chaque banque désignera une agence par wilaya pour créer ces points bourse, a annoncé hier à Alger Abdelhakim Berrah, président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob). Leur rôle est d'informer les personnes intéressées par la bourse et les placements financiers sur les entreprises déjà cotées en Bourse. Dans une première étape, ces points seront créés dans les agences les plus importantes de ces banques avant de passer à une seconde étape de création d'autres points bourse. Ainsi, dans cette première phase, six points seront créés dans chaque wilaya. Cette action permettra de mieux faire connaître le fonctionnement de la Bourse et informer les futurs actionnaires sur les offres de placements proposées par leur banquier.