Fraîchement installé, le nouveau wali de Ghardaïa, Azzedine Mechri, aura à faire face à plusieurs défis, d'ordre sécuritaire notamment. Il doit œuvrer pour que la région «renoue avec la sécurité et la stabilité», condition sine qua non d'une «prospérité» qui fait défaut en l'absence d'une réelle politique de développement local. Les aspirations des Ghardaouis restent les mêmes : le rétablissement de la paix et de la sécurité et l'absorption du taux de chômage qui reste élevé par le biais de «réformes» permettant le «développement local» de la région. Contactés, les conseils malékites de Ghardaïa et de Berriane, présents lors de l'installation de M. Mechri ont, après avoir salué «les efforts consentis par l'ex-wali Abdelhakim Chatter pour le rétablissement du calme», indiqué que «la région doit renouer avec la sécurité et la prospérité», soulignant que cela doit être une «priorité» pour M. Mechri. «Ce qui prime, c'est le rétablissement de la sécurité et la paix. Les habitants de la vallée sont fatigués. Deux ans de violences les ont très affectés», ont-ils indiqué. Pour ce qui est des attentes de cette partie de la population de Ghardaïa, ils ont estimé qu'elles sont «claires et légitimes». Le nouveau wali qui se veut «conciliant et ouvert, prêt à travailler avec les différentes composantes de la région», est très «important» pour eux. Abdelkader El Borj, coordinateur du conseil malékite de la ville de Ghardaïa, et Brahim Haj Tahar, président du conseil malékite de Berriane, ont estimé que «M. Mechri est prêt à une étroite collaboration avec la société civile». «C'est, selon eux, en conjuguant les efforts qu'on puisse parvenir au rétablissement de la sécurité». Le développement de la région «passe d'abord par la stabilité et la sécurité», ont-il estimé. Ils revendiquent par ailleurs «la création d'emplois dans les sociétés pétrolières activant à Berriane et dans les wilayas limitrophes pour l'absorption du chômage». Ils ont en outre relevé que le développement local «passe notamment par des projets d'assainissement, des routes et des structures sportives, culturelles et de loisirs». Pour leur part, les représentants de la communauté mozabite ont exprimé leurs revendications et attentes par rapport à la feuille de route du wali. Considérant d'emblée dans une déclaration faite hier que «l'installation d'un nouveau wali reste un non-évènement», Mohamed Tounsi, notable de Ksar Mélika, estime que ce qui presse, c'est surtout de «réaliser les promesses faites par les pouvoir publics et œuvrer à l'application des aspirations de la population ghardaouie». «La sécurité passe avant toute autre chose», souligne-t-il, notant que «les zones sensibles sont relativement calmes, mis à part quelques incidents enregistrés dans certains quartiers». «Soulagé» par le travail accompli par les services de sécurité, Tounsi «attend le résultat dans les mois prochains». Concernant le nouveau wali, M. Tounsi a indiqué qu'il «doit faire ses preuves», avant de relever qu'il est le troisième wali installé à la tête de l'exécutif de Ghardaïa depuis le début des évènements. Omettant de donner un quelconque jugement sur le nouveau wali, Tounsi préfère juger sur pièce. «On doit d'abord voir son travail sur le terrain pour pouvoir juger». Il a indiqué également que la partie mozabite «a de l'espoir et reste à la disposition des autorités locales» afin de permettre le développement de la région. A ce propos, M. Tounsi préconise d'opter pour «le développement local et pas recourir aux plans sectoriels». Selon lui, les décisions doivent être prises en collaboration avec les acteurs économiques locaux, surtout que les compétences existent dans tous les domaines».