Une des rares «politiques» à soutenir publiquement la ministre de l'Education nationale, victime d'une campagne de dénigrement sans précédent, Louisa Hanoune a réitéré hier son soutien à Benghebrit qui veut réformer un système scolaire «malade de l'instrumentalisation idéologique». «Le PT réitère son soutien aux recommandations de la conférence sur l'école car porteuses de progrès et traduisant une recherche sincère des solutions aux nombreux problèmes», écrit le parti de Louisa Hanoune dans un communiqué rendu public hier à l'issue d'une réunion hebdomadaire du secrétariat de son bureau politique. Le Parti des travailleurs soupçonne une volonté de nuire des détracteurs de Benghebrit en rappelant que «si chacun est libre de ses opinions politiques, c'est d'abord aux pédagogues, linguistes, académiciens et autres acteurs du système d'enseignement qu'incombe la responsabilité d'apporter les améliorations nécessaires au système scolaire malade de l'instrumentalisation politique et idéologique qui a massacré plusieurs générations». La première responsable du PT avait déjà apporté son soutien «sans réserves» à Benghebrit, cible, a-t-elle estimé, d'une «campagne féroce» de ceux «qui s'érigent tuteurs de la langue arabe et de l'Islam». «Le PT soutient la ministre et l'ensemble des recommandations qui sont audacieuses», a-t-elle insisté non sans s'emporter : «Que s'arrête cette campagne, cette cabale misogyne. C'est honteux !», en effet, les détracteurs de Benghebrit ont tous axé leur «argumentaire» sur l'introduction des langues maternelles à l'école, une volonté, selon eux, de nuire à la langue arabe alors qu'il s'agit, selon les recommandations de la conférence sur l'éducation, d'un passage «soft» du parler à l'écrit, ce qui se fait d'ailleurs actuellement sans que personne crie gare. Pour Louisa Hanoune, «il ne s'agit pas d'une remise en cause de l'enseignement de la langue arabe, mais de l'introduction des langues maternelles dans les cours préparatoires». «Le débat doit être ordinaire, c'est l'affaire des experts», expliquera-t-elle. Dans un autre registre, le PT a plaidé dans son communiqué d'hier pour une «abrogation» au lieu d'une «redéfinition» de l'article 87 bis, qui réduirait, soutient-il, «les augmentations salariales à des miettes». Enfin, selon le même communiqué, la session hebdomadaire du secrétariat du bureau politique du parti a été l'occasion de faire une évaluation de l'état de la préparation politique et matérielle de l'université d'été de cette formation politique qui se tiendra du 21 au 24 août courant à Alger.