Les températures caniculaires et l'ambiance des vacances devraient certainement inciter la classe politique à prendre un congé, mais ce n'est pas le cas. Les partis bougent en ce début de mois d'août. En attendant son université d'été qui se tiendra du 21 au 24 août, le Parti des travailleurs tient à marquer sa présence dans la vie politique nationale. Louisa Hanoune, qui en est la secrétaire générale et la porte-parole, a mis à profit l'ouverture des travaux de la réunion du bureau politique de son parti, pour intervenir, comme à son habitude, sur les sujets brûlants qui agitent l'actualité. Il s'agit de la fausse polémique sur la langue arabe dans l'enseignement et de la vraie campagne contre la ministre de l'Education sur fond de considérations idéologiques et aussi, selon Louisa Hanoune, de misogynie. Nouria Benghebrit, membre du gouvernement, serait donc victime non pas seulement d'attaques politiques et idéologiques, dans la mesure où elle dirige le département ultra sensible de l'éducation et y accomplit, comme le souligne la SG du PT, un «travail audacieux», mais parce qu'elle est une femme. La ministre de l'Education est assurée du soutien de poids que lui apporte Louisa Hanoune qui adhère aux recommandations de la Conférence nationale sur l'évaluation du système éducatif. Toutefois, c'est le chapitre économique qui reste le principal cheval de bataille de Louisa Hanoune dont les commentaires sur les propositions présentées par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) au gouvernement ont été marqués par les critiques portées contre l'oligarchie, qui veut, selon le PT, que l'Etat serve ses intérêts et elle cite, à titre d'exemple, les cadeaux que lui a offerts par le loi de finances complémentaire pour 2015. Le PT mettra sans doute à profit son Université d'été pour affiner son plan de lutte contre les mesures d'austérité qui s'annoncent dès la rentrée sociale prochaine dont elle craint qu'elle soit pour le pays, «une zone de très haute turbulences», devant laquelle il faut renforcer le front interne. La CLTD se réunit chez Djaballah La Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD), également, prépare la rentrée politique et sociale. Elle s'est réunie lundi à Alger pour «l'examen de la situation politique et économique du pays», a indiqué un communiqué de la Coordination. Rien ne laissait prévoir cette réunion, convoquée visiblement dans l'urgence, après l'initiative personnelle prise par un des acteurs principaux de la CLTD, Abelaziz Mokri, leader du MSP, qui était allé à le rencontre d'Ahmed Ouyahia, responsable de premier plan au niveau du pouvoir. Cette rencontre qui a été très mal vue par le président du Front pour la Justice et le développement (FJD), Abdellah Djaballah, a failli conduire à l'implosion de la Coordination. Et c'est le chef du FJD, Abdellah Djaballah lui-même, qui a présidé la réunion de lundi, tenue au siège de son parti. Les participants à la réunion ont ainsi recollé les morceaux en soulignant «leur attachement à l'action politique commune dans le cadre de la CLTD et du document de Mazafran comme solution à la crise politique en Algérie». Cela signifie sans doute que plus aucun membre de la coordination ne prendra la même liberté que Mokri pour aller discuter avec un responsable en poste au sein du pouvoir. Le leader du MSP a eu beau tenter de convaincre expliqué que son geste ne concerne que lui et pas du tout la CLTD, les autres membres de la Coordination ne veulent plus que cela se reproduise. Les parties de la Coordination ont convenu de «poursuivre le travail dans une synergie totale à même de garantir la réalisation des objectifs communs» tout en appelant à la dynamisation de l'action liée au programme de la rentrée sociale. Elles ont en outre réitéré leur appel à la concrétisation d'«une transition démocratique concertée à même de faire sortir le pays de la crise qu'il traverse», conclut le communiqué.