Pour le PT, les attaques contre la ministre de l'Education nationale sont le symptôme d'une politisation à outrance de l'Ecole algérienne. Le Parti des travailleurs s'est distingué dans le tumulte de la polémique nourrie par les conservateurs contre la ministre de l'Education, par un soutien clair à la démarche de Mme Benghebrit. Dans un communiqué rendu public hier à l'issue de la session hebdomadaire du secrétariat de son bureau politique, le parti de Louisa Hanoune a réitéré «son soutien aux recommandations de la conférence sur l'école car porteuses de progrès et traduisant une recherche sincère des solutions aux nombreux problèmes». Le communiqué ne fait pas explicitement référence à la proposition, objet des attaques contre Benghebrit. L'on sent bien là la touche du PT qui a tendance à se méfier des expressions trop visibles. Il reste qu'au-delà de cet aspect des choses, il y a lieu de souligner que les propositions de la Conférence nationale de l'éducation touchent, bien entendu, à d'autres thèmes tout aussi importants, mais que la grande polémique a tendance à occulter. Cette façon de réduire une réforme à un seul sujet et d'exercer une très forte pression sur une ministre relève du jeu politique qui n'est pas étranger à Louisa Hanoune qui en a eu recours à d'autres occasions, à l'exemple de la campagne qu'elle a menée contre l'ex-ministre de la Culture. Cela dit, l'enjeu est différent et l'acharnement dont fait l'objet Nouria Benghebrit est sans doute bien plus stratégique. Pour le PT, les attaques contre la ministre de l'Education nationale sont le symptôme d'une politisation à outrance de l'Ecole algérienne, laquelle, souligne le communiqué, est «malade de l'instrumentalisation politique et idéologique qui a massacré plusieurs générations». Ce constat étant fait, le Parti des travailleurs reconnaît la liberté à tous d'avoir des «opinions politiques», mais estime que «c'est d'abord aux pédagogues, linguistes, académiciens et autres acteurs du système d'enseignement qu'incombe la responsabilité d'apporter les améliorations nécessaires au système scolaire». Pas un mot donc sur l'usage de la langue maternelle en tant que langue d'enseignement, mais le soutien est quand même sans équivoque. Il faut dire que le PT est la seule formation politique qui revendique la séparation de la religion et de l'Etat qui s'est exprimée clairement sur le sujet. Les autres partis démocrates ont observé un silence coupable, laissant le terrain libre à leurs alliés d'obédience islamiste et même aux partis au pouvoir, pour accuser la ministre de trahison. Il semble que dans cet énième feuilleton estival, les partis qui prônent un projet de société moderne ont perdu toute contenance, à l'exception du Parti des travailleurs qui, à travers cette sortie, a montré aux Algériens qu'il existait sur la scène nationale des partis qui ne se renient pas. Le communiqué du PT aborde d'autres sujets, notamment celui de la LFC 2015 qu'il qualifie d'instrument de «bradage du patrimoine public». Le même communiqué a défendu le principe d'une «abrogation» au lieu d'une «redéfinition» de l'article 87 bis, qui réduirait, soutient-il, «les augmentations salariales à des miettes».