Les avions de combat américains ont lancé, dans la nuit de mercredi à jeudi, la première vague de frappes des positions du groupe terroriste de Daech à partir de la base aérienne turque d'Incirlik (sud), alors que Washington accuse Damas d'accentuer ses attaques aux barils d'explosifs. Ces raids sont les premiers à engager directement des équipages de l'armée de l'air américaine qui a annoncé, dimanche dernier, le déploiement de premiers avions dont six chasseurs F- 16, un avion de transport C-5 et un ravitailleur de type KC-135. D'autres avions sont arrivés depuis sur la base en prévision d'opérations aériennes contre des cibles du groupe terroriste. Un contingent de 300 militaires était aussi arrivé dimanche, à la base militaire d'Incirlik, située à 200 km des cibles dans le nord de la Syrie et qui sert de support aux opérations de l'Otan pour engager le combat contre les éléments de Daech. Un drone américain partant d'Incirlik avait mené, mercredi dernier, une première attaque aérienne contre des cibles de Daech. Une frappe intervenue suite à la décision de la Turquie de donner le feu vert au déploiement d'avions américains participant aux opérations aériennes contre l'organisation terroriste à partir de cet emplacement stratégique. Les Etats-Unis ont commencé des missions avec pilote et ont mené des frappes contre Daech depuis Incirlik, a annoncé le Pentagone. Avec l'ouverture de cette base à la coalition internationale luttant contre Daech, suite à l'accord signé entre Ankara et Washington, une nouvelle étape dans l'engagement de la Turquie contre l'organisation terroriste Daech a été franchie après l'attentat-suicide de Suruc, le 20 juillet, qui a fait 32 morts. Les Etats-Unis et la Turquie se sont mis d'accord pour établir une zone sûre débarrassée de Daech dans le nord de la Syrie sur environ 100 kilomètres le long de la frontière, garantissant ainsi un abri sûr pour les réfugiés. La Turquie accueille environ deux millions de réfugiés dont 1,7 million de Syriens. Damas accusée de bombardements aux barils d'explosifs Jeudi l'ambassadrice américaine auprès des nations Unies a accusé damas d'utiliser des bombes aux barils d'explosifs. Les forces gouvernementales syriennes ont jeté plus de 2000 bombes aux barils d'explosifs à travers le pays depuis juillet, tuant plusieurs centaines de personnes, a accusé l'ambassadrice américaine. Samantha Power a une nouvelle fois appelé à agir contre cette pratique, particulièrement utilisée dans la banlieue de Damas, et qui fait l'objet d'une résolution de l'ONU adoptée en février 2014, exigeant elle aussi la fin de ces bombardements attribués par les pays occidentaux au régime du président Bachar el-Assad. «Le régime Assad a apparemment accentué son utilisation répugnante des barils d'explosifs comme instrument de terreur à l'encontre des civils syriens innocents», a-t-elle condamné dans un communiqué. «Il est grand temps pour la communauté internationale de se réunir pour mettre fin à l'usage déplorable des barils d'explosifs et toute autre forme d'attaque contre les civils en Syrie». Les Occidentaux, France, Etats-Unis et Grande-Bretagne en tête, accusent le régime syrien de mener ces attaques depuis des hélicoptères. Mme Power a également condamné la dernière vague d'attaque du genre, qui a «tué des centaines de personnes et détruit écoles, marchés, hôpitaux et ambulances». Le Conseil de sécurité étudie plusieurs nouveaux projets de résolutions visant à accroître la pression sur Damas. Selon des ONG, ces attaques sont l'une des principales causes de décès dans le pays, entré dans sa cinquième année d'un conflit qui a fait plus de 240 000 victimes.