Plusieurs secteurs potentiels devant tirer la croissance hors hydrocarbures à la hausse enregistrent de faibles performances, loin des prévisions d'évolution avancées par le gouvernement. Malgré les budgets colossaux qui lui sont alloués annuellement, le secteur agricole a réalisé en 2014 le taux de croissance le plus bas depuis 2009 pour se limiter à 2,5% par rapport en 2013. Dans un rapport sur «les comptes économiques en volume de 2000 à 2014», élaboré par l'Office national des statistiques (ONS), «l'examen des taux de croissance sur une période décennale montre le caractère erratique de l'évolution de la production agricole avec une succession de pics de croissance et de fortes baisses de l'activité, même si en fin de période nous assistons à des évolutions moins marquées». L'office ajoute que «le taux de croissance moyen annuel serait proche des 5 à 6%. Depuis 2009, nous assistons à une décélération du rythme de croissance après le pic de production enregistré en 2009 (21,1%) qui peut être considéré comme le pic absolu après celui de 2003 (19,5%)». En 2014, la croissance de la production agricole est fortement affectée par la forte baisse de la production céréalière (30%), après celle enregistrée en 2013 (4%). Cependant, il est à relever que l'agriculture enregistre une croissance positive du fait des performances appréciables de la production végétale hors céréales et également de la production animale. L'autre secteur qui peine à décoller aussi est l'industrie. Selon l'ONS, «les taux de croissance de l'industrie sont encore très irréguliers d'une part et d'autre part insuffisants, compte tenu du fait que l'industrie dans le PIB ne représente qu'une infime part (moins de 5%)». En 2014, relève l'ONS, «le secteur industriel, malgré des taux de croissance encore faiblement positifs, semble avoir rompu avec la forte dépression qui l'avait caractérisé». La valeur ajoutée industrielle de 2014 a été évaluée à 837 milliards de DA contre 765,4 milliards de DA en 2013, soit une hausse nominale de 9,3%. En volume, la croissance industrielle a été de l'ordre de 3,9% en 2014 contre 4,1% en 2013, soit une légère décélération s'expliquant essentiellement par les baisses d'activité, surtout dans les secteurs des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques (ISMME) et chimiques. Le taux de croissance de l'année 2014 reste cependant sur la tendance enregistrée sur la période décennale 2000-2010, soit environ 4%. Du coup, les secteurs à l'origine de la croissance en 2014 sont le secteur de l'énergie avec un accroissement en volume de 6,9% en 2014 contre 4,3% en 2013 et les industries agroalimentaires avec 6,8% de croissance en 2014 contre 7% en 2013. Les secteurs marginaux
Tous les autres secteurs d'activité compte tenu de leur importance minime dans l'industrie ou de leurs faibles performances n'ont contribué que d'une manière marginale à la croissance du secteur. L'ONS notera, cependant, que le secteur des matériaux de construction qui a été caractérisé par une forte baisse d'activité en 2013 semble renouer avec la croissance en 2014 avec un taux de croissance de 2,5% contre 0,6% en 2013. Des performances positives ont été enregistrées dans le secteur des cuirs et chaussures (+4,9% en 2014 contre 0,5% en 2013). Pour le BTPH, l'ONS indique qu'en 2014, le taux de croissance a été appréciable, même s'il semble de nouveau confronté à une croissance légèrement moindre avec un taux de croissance des activités du BTPH par rapport à 2013 évalué à 6,9%. Le secteur des services et travaux publics pétroliers qui avait connu une faible croissance en 2013 semble renouer avec des performances plus importantes en 2014 avec un taux de croissance de 3,6%. Ce taux est à relier au nouveau climat qui semble s'installer dans le secteur des hydrocarbures, explique le rapport. «Globalement, le secteur du BTPH, y compris les services et travaux publics pétroliers en 2014, est sur le même régime de croissance qu'en 2013, avec un taux de croissance de 6,8% en 2013 et 2014». Quant au secteur des services marchands, il demeure un moteur important de la croissance. Ils constituent, souligne le rapport, une composante importante des activités de la sphère réelle du fait qu'ils soient présents en amont et en aval de toute activité». Cette position privilégiée leur confère un dynamisme puissant qui soutient fortement la croissance. Pour rappel, ce secteur a réalisé une croissance moyenne annuelle de 7,3% sur la période 2000-2012. En 2013 et 2014, cette dynamique n'est pas remise en cause puisque le secteur affiche des taux de croissance respectifs de 8,5% et 8,0%. Ce secteur représente près de 20% du PIB et s'affirme comme un important contributeur à la croissance globale. Selon l'ONS, les services non marchands sont dominés par les services des «Administrations Publiques», puisque ceux-ci représentent plus de 76% des services non marchands et évoluent en 2014 à un taux de 4,4% légèrement supérieur au rythme de l'année 2013 (3%) et comparable à celui de 2012 (4,1%).