Le débat sur l'usage de la «dardja» à l'école ou plutôt le lynchage politico-médiatique dont a été victime la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a enfin fait réagir le Premier ministre. Abdelmalek Sellal a saisi l'occasion de sa visite jeudi à Constantine pour tenter de «recadrer» le débat, mettre le holà à une dérive nuisible et sans fondements, à une mêlée générale «drop-kickée» et transformée à longueur de manchettes en drame national. Sans désigner les fauteurs de troubles, le Premier ministre soulignera qu'«il n'est dans l'intérêt de personne d'instrumentaliser les débats à des fins politiques et de les sortir de leur contexte éducatif et culturel». Car, pour le chef de l'Exécutif, qui a tenu à ce que la ministre de l'Education soit à ses côtés au moment de sa déclaration, faite à la presse en marge de sa virée constantinoise, «la langue arabe est une référence constitutionnelle, civilisationnelle et culturelle et un principe tranché de manière définitive, au même titre que tamazight qu'il importe de développer et de généraliser dans le cadre de la préservation de l'unité nationale». Un choix «souverain» qui s'inscrit «dans le cadre de principes constitutionnels par lesquels l'identité et la personnalité nationales ont été tranchées de manière définitive», a indiqué le Premier ministre, non sans rappeler que «le programme du président de la République est clair à cet égard et la mission du gouvernement consiste à s'employer à sa mise en œuvre, conformément à son plan d'action, en veillant à ce que l'école algérienne préserve tous ses fondements». S'agissant de la conférence sur l'éducation, Sellal a dit avoir suivi «avec beaucoup d'intérêt» le débat qui s'y est tenu avant de s'en féliciter de ce qui constitue «un apport et une contribution au développement de l'école et du système éducatif». Les propositions issues de ce débat «feront l'objet d'un examen minutieux afin d'en tirer les meilleurs avantages au profit de la communauté éducative», rassure-t-il, invitant dans la foulée à «ne pas faire l'amalgame entre les propositions avancées par une commission de pédagogues et d'enseignants et les décisions de l'Etat algérien dans le cadre de la poursuite de la réforme du système éducatif initiée par le président de la République avec l'installation en 2000 de la Commission nationale de réforme du système éducatif». Le Premier ministre a toutefois expliqué que «si la langue arabe constitue l'outil fondamental d'enseignement de l'école algérienne, rien n'empêche que cette dernière s'ouvre à toutes les langues vivantes pour l'acquisition des sciences et des technologies». L'intervention de Sellal est surtout destinée à calmer les esprits et à rassurer sur «la prise en charge» des préoccupations des uns et des autres par le gouvernement. «Le gouvernement est uni» Un gouvernement d'ailleurs «uni» et qui travaille dans la cohésion afin de mettre en œuvre le programme du Président dont l'objectif est d'édifier une économie nationale forte, a tenu à préciser Sellal au cours du même point de presse, niant ainsi toute dissension au sein de l'Exécutif. «Il n'y a pas de divisions ni de problèmes au sein du gouvernement qui œuvre sous une seule autorité, celle du président de la République, Abdelaziz Bouteflika», a insisté le Premier ministre, expliquant que le souci majeur de l'Exécutif est surtout de relever les défis qu'il s'est imposés, visant notamment à améliorer le cadre de vie du citoyen. Il affirmera qu'il n'a personnellement «aucune ambition». Sa seule ambition et celle du gouvernement, explique-t-il, est d'appliquer «à la lettre» le programme du Président. «Le défi majeur pour le gouvernement demeure celui d'édifier une économie nationale forte et tel est l'objectif sur lequel repose notre programme», a souligné Sellal, ajoutant qu'«il n'est pas question que le citoyen algérien connaisse à nouveau la moindre situation de paupérisation». Evoquant à ce propos la rentrée sociale, Sellal révélera qu'une réunion gouvernement-walis est prévue le 29 août. Elle sera centrée sur de «nouvelles opportunités à créer» en vue de développer l'économie nationale qui doit s'ouvrir sur l'investissement, a expliqué Sellal, qui rappellera dans le même contexte, la tenue de la tripartite le 29 septembre à Biskra. De notre envoyé spécial