Le Front des forces socialistes (FFS) n'est pas près de renoncer à son projet de consensus national. «Le projet de consensus national se poursuit et nous le défendrons jusqu'au bout», a déclaré jeudi le premier secrétaire du parti, Mohamed Nebbou, en marge d'une cérémonie de recueillement organisée par le parti à Ifri Ouzellaguen, dans la wilaya de Béjaïa, à l'occasion de la commémoration du 59e anniversaire du Congrès de la Soummam (20 août 1956). «Les différentes parties concernées sont appelées à participer à l'élaboration d'une plateforme politique unie à même de faire face à toute éventuelle crise», a-t-il indiqué à l'APS. Le responsable du FFS qui s'est félicité du fait que plusieurs personnalités et partis politiques ont adhéré et épousé cette démarche a estimé toutefois nécessaire de «procéder à une évaluation nationale globale dans tous les domaines avant de participer à l'élaboration d'un programme collectif et consensuel». «L'adoption de cette vision du consensus national est indispensable vu que le pays est entouré de dangers, notamment au niveau des frontières, en raison des crises qui secouent certains pays voisins», a-t-il averti. Même si son projet de conférence du consensus national n'a pas été couronné de succès, le FFS ne change pas de ligne. Contraint pendant de longs mois à ménager les chances de la solution consensuelle qu'il juge la moins coûteuse, le FFS a repris sa liberté de parole et durci le ton à l'égard du régime. «On attendait le feu vert pour un changement concerté, graduel et ordonné, et ils nous ont fixé une ligne rouge ! Et quelle ligne rouge ! Celle de la légitimité présidentielle», s'est exclamé M. Nebbou au cours d'un meeting à la salle Atlas en avril dernier. Le FFS «aurait aimé entendre que la ligne rouge est dans la sacralité de l'unité nationale, dans l'indivisibilité du territoire ou la déclaration du 1er Novembre, ou dans le caractère républicain de l'Etat», avait-il ajouté. La commémoration du 20 Août par le FFS s'est faite par l'affirmation de son ancrage dans l'opposition déterminée à l'égard d'un système devenu, selon lui, dangereux pour le pays, tout en restant attaché à son offre de dégager un consensus national qui permet de sortir de l'impasse et de préserver le pays d'un risque d'effondrement. La «fin de la dictature des clans» est proche, avait déclaré Mohamed Nebbou, mais cette fin, «nous la voulons la moins nocive pour le pays». La journée du 20 Août est aux yeux des militants du FFS marquée par une conjonction de dates hautement symbolique. C'est une date qui renvoie à deux événements majeurs de l'histoire de la Révolution algérienne, l'offensive du Nord-Constantinois en 1955 et le Congrès de la Soummam en 1956.