Les terrains résultant des démolitions d'immeubles sont généralement laissés en l'état avant que des intrus occupants n'y viennent improviser des parkings payant, des marchés informels ou des baraques pour habiter. Au début de cette semaine, la direction des travaux publics de la wilaya (DTP) a lancé un nouveau programme de démolition de 117 anciennes bâtisses déclarées techniquement irrécupérables. D'autres opérations ont été lancées et réalisées avant celle-ci. Ceci sans oublier les immeubles qui s'effondrent d'eux-mêmes sans l'intervention des entreprises de démolition. Après la démolition ou l'effondrement d'une bâtisse dite irrécupérable, un terrain à bâtir se dégage. Pour le moment, la destruction du vieux bâti ne donne lieu à un projet de reconstruction que rarement. Exemple : après l'effondrement du bâtiment n°18 de la rue Larbi Ben M'hidi (Ex-rue d'Isly), l'APC d'Alger-Centre s'est employée à y édifier depuis 2007 une bibliothèque communale baptisée l' «Historial». Les travaux de réalisation de la bibliothèque sont toujours en cours, accusant ainsi un retard considérable sur les délais prévus. Sinon, les autres terrains sont laissés à l'abandon. Un renoncement de la part des autorités qui ouvre les portes à tous les dépassements. Ainsi, à la Casbah, un bidonville a été implanté à la place des plusieurs bâtisses effondrées d'elles-mêmes. Le phénomène est nettement plus visible du côté de la clinique de la Basse Casbah qui se trouve derrière le lycée Emir Abdelkader. L'implantation de ces baraques a été à l'origine de la constitution d'une décharge sauvage à l'entrée de la polyclinique. Chaque jour, un monticule de déchets orne l'accès à l'établissement. La situation a gagné en ampleur au point où les architectes chargés du plan de restauration de la vieille ville demandent l'évacuation, en priorité, des bidonvilles constitués sur les ruines des douirate et qui gênent la préservation de ce site historique, un patrimoine national et mondial. A l'entrée de Bab Azzoun, du côté de la place des Martyrs, la disparition d'un immeuble a laissé place à la constitution d'une décharge. Le terrain a été ensuite bitumé pour en faire un espace de jeu pour enfant et la décharge a été déplacée vers les trottoirs. En contrebas de la place Emir Abdelkader, à Alger- Centre, la disparition de plusieurs bâtisses à la fois a libéré un grand espace. Une partie de ce vaste terrain est utilisée par l'APC pour abriter son parc roulant ; l'autre partie est actuellement occupée par les vendeurs de plantes de décoration. L'APC ambitionne surtout d'y implanter son nouveau siège, mais le projet bute sur le refus des propriétaires privés de cette assiette. Du côté de la fac centrale, la bâtisse qui abritait la Parisienne (boulangerie) a été démolie en 2007. Le projet de remplacement peine encore à sortir de la terre. Le problème des terrains laissés à l'abandon se pose beaucoup plus dans les communes de Mohamed Belouizdad, Hussein Dey et El Harrach. Le parc immobilier de ces trois localités du centre-ville de la capitale est des plus anciens et des plus fragiles. A Mohamed Belouizdad (Belcourt), Laâkiba constitue un cas d'école dans ce registre, mais les démolitions sont plutôt enregistrées du côté du quartier Les Halles. A ce niveau, les terrains dégagés sont transformés en décharges sauvages ou en lieu de stationnement. En principe, après toute opération de démolition de vieille construction, le terrain est automatiquement clôturé à l'aide de barricades métalliques. Cette mesure a comme objectif d'éviter de procéder à des évacuations des indus occupants au moment de lancer d'autres projets.