Comme annoncé dans notre édition de lundi, la formule de financement de l'habitat rural a été officiellement appliquée à l'opération d'éradication des habitations en préfabriqué construites suite au tremblement de terre de 1980. C'est ce qui ressort de la réunion présidée tout récemment par le wali de Chlef, en présence des directeurs de l'exécutif, des élus des communes concernées et des représentants des cités en préfabriqué. Au cours de cette rencontre, il a annoncé la constitution d'une commission de wilaya chargée de l'attribution de l'aide de 70 millions de centimes aux occupants des 18 000 logements de ce type. Présidée par le secrétaire général de la wilaya, cette commission est composée des directeurs de l'Urbanisme et de la Construction, du Logement et des Equipements publics, des Domaines, de l'OPGI et de la Caisse nationale du logement (CNL). Elle doit entamer ses travaux la semaine prochaine par la mise en place de cellules de proximité devant accueillir les dossiers des intéressés concernant cette aide. Toutefois, le Directeur du logement et des équipements publics (DLEP) a tenu à préciser que le financement est conditionné par la démolition de la baraque et l'établissement d'un permis de construire pour la réalisation d'une nouvelle construction. Ce n'est qu'après le lancement des travaux que la première tranche fixée à 35 millions sera ,dit-il, débloquée et suivie par deux autres de 17 millions chacune en fonction de l'état d'avancement des travaux. Les mesures du gouvernement Le wali a souligné que les modalités d'application de cette aide sont fixées par une récente instruction interministérielle signée par les ministres de l'Intérieur, des Finances et de l'Habitat. Il a en outre annoncé l'officialisation d'un crédit bancaire à un taux bonifié et plafonné à 2 000 000 de dinars. Il est évident que ces décisions ont été diversement appréciées dans la salle, les autorités jugent qu'elles vont contribuer à éradiquer les stigmates du séisme, tandis que les représentants des sinistrés estiment que l'aide de 70 millions de centimes est nettement insuffisante et nécessite d'être revue à la hausse. Par conséquent, ils demandent au chef de l'exécutif de wilaya d'intervenir auprès de qui de droit pour la satisfaction de leur revendication. Les citoyens concernés ont accueilli, eux aussi, avec scepticisme, les mesures du gouvernement. « Nous ne pouvons détruire nos demeures et rester sous la tente, d'autant qu'il est quasi impossible de construire une habitation avec une somme aussi dérisoire. Les dirigeants auraient dû nous laisser le choix entre réparer la baraque ou procéder à des aménagements », nous ont-ils déclaré.