Le commissaire du Festival national du théâtre amateur de Mostaganem, Mohamed Takiret, a animé, avant-hier matin, une conférence de presse au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, à Alger, durant laquelle il est revenu sur les grandes lignes du programme de la 48e édition de ce festival qui se tiendra du 27 août au 1er septembre prochain. Le plus ancien des festivals culturels de l'Algérie indépendante et des pays arabes et africains, presque cinquantenaire. Créé en 1967 par Si El Djilali Benabdelhalim à Mostaganem, il se poursuit cette année dans sa 48e édition. «Le festival ayant pour habitude de se tenir durant le mois d'octobre, on a décidé de l'avancer cette année au mois d'août, qui coïncide avec la période estivale pour attirer plus de public», a souligné le nouveau commissaire de cette manifestation. En plus du commissaire, beaucoup de nouveautés émailleront l'édition de cette année, à leur tête la formation. Parmi ces dernières, le format «in - off» a été supprimé. Cependant, des catégories ont été intégrées pour classer le niveau des troupes participantes à cette manifestation. «La catégorie A, la première, ne désigne pas pour autant, l'excellence. Cette catégorie comprend le niveau qualifié «d'appréciable». La B comprend, pour sa part, ceux dont le niveau est moyen. Et la C englobera les troupes qui veulent faire du théâtre mais qui sont livrées à elles-mêmes», explique le commissaire. «On a tenu à donner une chance à tous les amoureux du quatrième art, qu'il soient, débutants, amateurs ou professionnels. Ces derniers, n'ont pas toujours la chance de monter sur scène», ajoute Ahmed Alem, responsable artistique du festival. Le théâtre amateur ne signifie pas, comme on pourrait souvent le penser, théâtre de seconde zone. Il ne faudrait pas non plus croire que l'amateurisme est synonyme d'amateur.
Une tradition «En Algérie, nous avons une longue tradition dans le théâtre amateur. Si ce festival a résisté au temps et aux différentes mutations dans notre pays, c'est qu'il y a non seulement un public pour ce théâtre, mais également des gens qui le pratiquent», selon le commissaire de cette manifestation. Cette édition sera axée par ailleurs, sur la formation. En effet, 30, des participants, classés dans la catégorie C, seront intégrés dans le programme de la formation instauré par la commission du festival. Ce programme est tablé sur trois étapes, chacun compte 45 jours de formation, indique le commissaire de la manifestation. Tous ces éléments qui seront formés feront partie du grand spectacle qu'organisera le festival pour sa cinquantième édition indique le directeur artistique. Par ailleurs, plus de 350 participants pourront profiter des ateliers de dramaturgie, mise en scène, scénographie et acting, organisés durant le festival. Des conférenciers de haut niveau Les représentations seront données dans des lieux différents, la maison de la culture Ould Abderrahmane- Kaki, le théâtre el Moudja à la Salamandre. Des conférences seront organisées en marge de la compétition officielle animées par des universitaires et autres chercheurs algériens, notamment, Lakhdar Mansouri, enseignant au département des arts dramatiques à l'université Es-Senia d'Oran, le professeur Ahmed Cheniki, universitaire, ancien journaliste, spécialiste du théâtre algérien et du théâtre de Molière, auteur de nombreux ouvrages sur le théâtre, et le Dr Ahmed Hammoumi, auteur de nombreux livres sur l'histoire du théâtre. Seize pièces théâtrales de 16 troupes sélectionnées depuis trois mois dans 27 wilayas ont été retenues pour cette année. Ces seize compagnies en compétition se disputeront le prix symbolique du festival devant un jury de connaisseurs, ainsi que des places pour poursuivre le programme de formation. Questionné sur le projet de la bibliothèque, que l'ancien commissaire avait annoncé, M. Takiret dira qu'il ambitionne de réaliser carrément un petit village artistique en l'honneur du festival. «Je compte demander un terrain à l'APC de Mostaganem pour y bâtir une sorte de village artistique. Ce dernier englobera le département de la commission du festival, des locaux pour le séjour des participants et des nombreux organisateurs ainsi que les médias, une bibliothèque, dont le projet d'archiver tous les documents relatifs au festival, depuis sa création. A ce sujet, une commission sera installée et s'occupera de cette tâche.»