La production céréalière a enregistré une légère hausse en s'établissant à 40 millions de quintaux durant la campagne moissons-battage 2014-2015, contre 35 millions de quintaux lors de la saison précédente (+14,3%). En dépit des efforts pour augmenter la production, la campagne a été juste «moyenne» en termes de rendement. Le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), Mohamed Belabdi, a qualifié cette récolte de «satisfaisante» en raison du manque de pluviosité constaté durant les mois d'avril et mai notamment. «Nous avons enregistré une production de 40 millions de quintaux de blé dur, tendre et d'orge durant la campagne moissons-battage de cette année. Nous avons réussi à éviter la catastrophe», a-t-il indiqué à l'APS. La récolte céréalière 2015 n'est pas loin des prévisions du ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui tablait sur une production de 43 millions de quintaux pour la saison actuelle. Une superficie globale de 3,3 millions d'hectares a été consacrée à la filière, dont 1,5 million d'hectares a a été réservée au blé dur, un million d'ha à l'orge, 600 000 ha au blé tendre et 100 000 ha à l'avoine. Les prévisions du secteur visent d'atteindre progressivement une production céréalière de 70 millions de quintaux en 2019. Cette progression devrait se réaliser à travers, notamment, l'extension des surfaces irriguées, l'intégration de la fertilisation, des semences certifiées et du renforcement de la mécanisation. «Si l'on arrive à consacrer aux céréales 600 000 hectares d'espaces irrigués en 2019, tel que le prévoient les pouvoirs publics, l'Algérie peut facilement devenir autosuffisante en blé dur», prévoit M. Belabdi. Concernant le blé tendre, qui représente 1% seulement de la production nationale des céréales, le premier responsable de l'office considère que l'Algérie dépendra toujours des importations, en raison des conditions climatiques défavorables à la culture de ce blé. L'expert en développement agricole, Akli Moussouni, avait avertit que «l'Algérie devra importer davantage de céréales pour 2015-2016, avec le risque de voir la facture grimper fortement par rapport à 2014». Il a relevé que la faible pluviosité enregistrée cette année rappelle encore une fois «l'archaïsme de notre agriculture». L'expert agricole a souligné qu'«en l'absence d'une politique de construction des filières avec tous les instruments techniques et règlementaires, l'Algérie continuera malheureusement à dépendre de plus en plus de son pétrole». Il craint, en revanche, l'effet domino qui s'étalera aux filières dépendantes des céréales, à savoir celle du lait dont «on ne peut plus supporter l'alimentation du cheptel abattu par milliers en ce moment». A propos du rendement à l'hectare, Moussouni explique que l'une des causes est le caractère pluvial de cette culture dans une région semi-aride dont les effets de la sécheresse qui s'accumulent depuis cinquante ans sans qu'on y prenne garde. Il ajoutera que «le caractère traditionnel de cette culture dépourvue de savoir-faire et de mécanisation des conduites culturales en est une autre cause». L'organisation de toute la profession agricole autour des aides de l'Etat est à l'origine de toutes les spéculations, les détournements et les passe-droits, a-t-il estimé. En conséquence d'une forte sécheresse essentiellement, la production céréalière a fréquemment reculé depuis le rendement record enregistré lors de la campagne 2008-2009, qui avait culminé jusqu'à 61,2 millions de qx, suivi d'une chute à 45 millions de qx en 2010 et à 42,45 millions de qx en 2011 avant de remonter à 51,2 millions de qx en 2012, mais de rechuter par la suite à 49,1millions en 2013 et à 35 millions de qx en 2014.