Les contestataires du Front de libération nationale (FLN) reviennent à la charge. Menés par Abderrahmane Belayat, les opposants au 10e congrès du FLN, déjà déboutés par la justice, veulent encore invalider «l'intronisation» de Amar Saâdani. Selon un communiqué signé par le même Abderrahmane Belayat, au noms des «membres du comité central du 9e congrès, d'actuels membres des deux chambres du Parlement et des militants et militantes qui refusent la mascarade du 10e congrès», parvenu hier à notre rédaction, le Conseil d'Etat sera encore une fois saisi. Affirmant que les textes du parti ont été «violés», les contestataires dont on ne connaît réellement pas les noms à part quelques «têtes» ont, dans le même document, décidé de «saisir le Conseil d'Etat pour invalider le 10e congrès», tout en incriminant «l'administration» qualifiée de «partiale». Le groupe de Belayat fonde toutefois son espoir sur «la justice». Dans ce long communiqué, sont rappelés «tous les griefs» retenus contre l'actuel secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, accusé de tous les maux et d'être responsable de la situation selon eux désastreuse dans laquelle se trouve actuellement l'ex-parti unique. Il rappellent que le FLN qui est toujours sur le devant de la scène politique nationale est absent, alors que cette même scène est en effervescence, avec notamment le débat sur l'école, celui sur la crise induite par la chute des prix du pétrole et bien d'autres évènements que les actuels dirigeants ont, selon eux, totalement ignorés. Cette nouvelle sortie des partisans de Abderrahmane Belayat intervient, faut-il le rappeler, à la veille d'une réunion du comité central issu du 10e congrès, prévue pour les 18 et 19 septembre. Une réunion «formelle» pour l'annonce de la composante du bureau politique du parti qui n'est pas installé, précisons-le, depuis fin mai. Les opposants à Saâdani, explique Kassa Aïssi, avaient adopté le communiqué «suite à différentes consultations et réunions de coordination tenues au cours de ces dernières semaines, tendant à organiser une riposte vigoureuse aux tentatives visant la liquidation morale et organique du parti FLN depuis l'intronisation du contestable et controversé Amar Saâdani et de ses affidés à la tête du glorieux FLN». Kassa Aïssi annonce même «diverses actions envisagées» au cours des prochaines semaines pour remettre le parti FLN dans sa ligne originelle et ses structures et instances «à ses véritables militants authentiques et intègres». Les contestataires ne précisent pas s'ils comptent investir la prochaine réunion du comité central comme ils ont essayé de le faire par le passé. En plus, à l'époque, les rangs de ces protestataires étaient plus au moins «serrés». Il y avait à leur tête les redresseurs menés par Abada qui ne «donnent plus signe de vie», et même l'ex-secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a fini par être «chassé» carrément du FLN par le président de la République et président du parti. Après avoir mis fin à ses fonctions en sa qualité de ministre d'Etat, conseiller spécial à la présidence, Bouteflika a pris contact «avec M. le secrétaire général du Parti du Front de libération nationale (FLN) à l'effet de prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin aux fonctions de M. Abdelaziz Belkhadem au sein du parti et interdire sa participation aux activités de l'ensemble de ses structures». Bouteflika avait, lors du dernier congrès, envoyé une lettre aux congressistes et les a félicités pour la tenue des travaux et leur «engagement».