En dépit des assurances données par la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, aux syndicats quant à la prise en charge de leurs revendications, certains partenaires sociaux comme l'Unpef se montrent «sceptiques», estimant que la date fixée pour la reprise du dialogue (15 octobre, Ndlr) est une sorte de «fuite en avant». L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a, dans un communiqué rendu public hier, refusé d'attendre jusqu'au mois prochain pour le règlement des questions «urgentes» ayant trait notamment à l'application du statut particulier des fonctionnaires du secteur. «On ne peut pas attendre jusqu'au 15 octobre pour ce qui concerne les questions urgentes», lit-on dans le document dans lequel l'union syndicale a insisté sur la «satisfaction immédiate» d'un certain nombre de revendications à caractère urgent. Il s'agit, selon le chargé de communication de l'Unpef, Messaoud Amraoui, de la prise en compte de l'expérience professionnelle pour les enseignants du primaire ainsi que le règlement de la situation des enseignants promus entre 2008 et 2012 et ceux formés en 2014 et qui devraient être promus aux grades de directeur et d'inspecteur. Dans le souci d'assainir le secteur, Benghebrit avait annoncé la tenue d'une série de rencontres bilatérales à partir du 15 octobre prochain, tendant ainsi la main aux 10 syndicats de son secteur et réitérant son engagement à poursuivre la politique de dialogue avec le partenaire social. Le syndicat, habitué à faire ce genre de sorties, a écarté tout de même l'idée de boycotter son conclave avec la tutelle. «On ne va pas boycotter, on ira à la rencontre pour contester ce timing qui pourrait affecter négativement l'avancement des dossiers urgents», a précisé le syndicaliste en réponse à notre question relative à la possibilité de bouder les prochaines réunions. Le syndicat maintiendra, selon le communiqué, la revendication de «tous les points contenus dans les PV et exigera leur satisfaction immédiate». La situation des corps communs exige une solution urgente Contrairement à son confrère de l'Unpef, le président du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) Idir Achour, ne trouve aucun inconvénient quant au choix de la date des rencontres avec la ministre. «La date importe peu», a lancé Achour, joint hier par téléphone. De toute façon, estime-t-il, des accords de principe ont été conclus entre les deux parties, voire même des acquis arrachés. Toutefois, le premier responsable du CLA qui compte réunir son bureau national demain pour aborder les conditions de la prochaine rentrée scolaire a souligné que la question qui mérite d'être soulevée en ce moment est la situation «lamentable» des corps communs et ouvriers professionnels du secteur qui attendent leurs «miettes», en principe acquises, suite à l'application du décret relatif à la suppression de l'article 87 bis. Mais force est de constater qu'en effet, cette catégorie n'aura qu'une légère hausse de l'indemnité forfaitaire compensatrice (IFC) allant de 700 à 2800 DA. Les précisions du ministère Du côté du ministère, l'on s'étonne que des syndicats qui veulent faire pression «mentent» à propos du calendrier des rencontres. Le ministère a exprimé hier son étonnement, par la voix de l'inspecteur général de la pédagogie, Bensalem, qui a affirmé que le début des rencontres a été décidé en concertation avec les 10 syndicats représentatifs dont l'Unpef. «Le choix de cette date était en accord avec les syndicats», nous a indiqué le même responsable joint hier. Bensalem, qui a fait savoir que la majorité des revendications réclamées par les syndicats ont été satisfaites, s'est interrogé sur cette prise de position. Parmi ces points, «la prime d'encadrement pour les intendants, le dossier des corps dits en voie de disparition», a-t-il dit. Et d'enchaîner : «La commission conjointe qui se penchera sur le traitement des dysfonctionnements relevés dans le statut particulier débutera incessamment son travail». Il est à rappeler que la commission en question a été installée le 7 avril dernier et est constituée des représentants de l'administration centrale, du ministère de l'Education et du partenaire social.