La célébration du dixième anniversaire de la charte pour la paix et la réconciliation nationale a été saisie par les partis de la coalition gouvernementale, lesquels ont proposé la pérennisation de cette journée qui a signé la fin d'une décennie sanglante. Dans ce contexte, le FLN a proposé de décréter le 29 septembre comme fête nationale et de créer l'académie Abdelaziz Bouteflika de la réconciliation nationale, en hommage aux efforts déployés par le président de la République pour le retour de la paix en Algérie. Pour sa part, le RND a défendu l'idée de la constitutionnalisation des valeurs de la paix et de la réconciliation nationale. « La réconciliation nationale a été le garant de l'immunité de l'Algérie et de la dignité des Algériens », a indiqué Mohamed Djemaï, chef du groupe parlementaire du FLN, lors de la journée parlementaire, tenue, hier, à l'APN sur « la paix, réconciliation nationale et le développement en Algérie ». Grace à ce projet, l'Algérie est devenue « un havre de paix, un espoir pour la démocratie et un modèle de croissance économique et sociale », a-t-il indiqué en soulignant que « tout le monde est conscient que l'Algérie d'aujourd'hui diffère complètement de celle de l'avant-réconciliation ». En retraçant les réalisations du président de la République aux niveaux national et international, dont les nombreuses initiatives de réconciliation et de dialogue lancées dans les pays voisins touchés par la violence, Mohamed Guidji, chef du groupe parlementaire du RND, a estimé nécessaire « la constitutionnalisation des valeurs nobles et civilisationnelles de la charte pour la paix et la réconciliation nationale », l'introduction de « la politique de la paix dans les programmes scolaires » et « la création d'un prix international de la paix et de la réconciliation nationale ». Pour Guidji, « seules les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale qui appellent les Algériens à s'unir et à s'entraider peuvent nous éviter les conséquences de la crise financière qui secoue le monde ». « La tragédie nationale n'était pas une guerre civile », estime Bara Le conseiller du président de la République, Kamal Rezzag Bara, a fait savoir que « l'Algérie est le seul pays au monde à avoir décidé d'attribuer des aides aux familles dont des membres ont rejoint les groupes terroristes ». Il a précisé que la charte a qualifié la décennie noire de « grande tragédie ». Ce texte a fait des propositions pour éviter aux jeunes de tomber dans les mêmes erreurs en instaurant des dispositions pénales, des dispositions pour la prise en charge des disparues, « une blessure profonde pour nous tous et pour les 8.023 familles concernées », des dispositions économiques et sociales à travers la réinsertion et des mesures politiques, selon lesquelles les personnes impliquées dans la tragédie sont exclues de l'exercice politique. Bara rejette les rapports élaborés par les organisations internationales en estimant que « les évènements de l'Algérie ne peuvent pas être considérés comme une guerre civile ». « Nous rejetons cette approche dans la mesure où nous refusons un traitement de cette crise sur la base de vainqueur-vaincu. Nous avons réglé ce problème par des moyens internes et sans recours à une intervention étrangère. Ceci s'ajoute au fait que l'idée d'hostilité n'existe pas chez nous ». Le même conférencier a expliqué que la non-instauration d'une commission de vérité et de justice est due au fait que « les expériences menées ailleurs ont démontré que la création de ce genre de commission ne favorise pas l'émergence des conditions de réconciliation ». « Ces commissions favorisent la continuité de la confrontation pendant la paix alors que l'idée de la réconciliation est de bannir cette idée », a-t-il indiqué.