La nouvelle sentence a été plutôt soufflée d'en haut en prévision de l'adoption par voie parlementaire de la Constitution. Le secrétaire général du FLN vient de fléchir par rapport à sa décision initiale d'imposer la cooptation des représentants de son parti au sein des structures de l'APN. Le patron du FLN a dû opter en fin de compte pour le vote au lieu de choisir lui-même les députés bénéficiaires des postes de responsabilité au sein de l'APN, fortement convoités, vu les privilèges qu'ils offrent à leurs titulaires. Il s'agit au total de 27 postes au niveau des structures et organes internes d'organisation et de fonctionnement de l'Assemblée que se partageront le FLN, le RND et les indépendants, dont six groupes parlementaires, neuf vice-présidences et 12 commissions permanentes. Pour nombre d'observateurs, le recul de Saâdani tranche avec son entêtement légendaire. Selon quelques indiscrétions, la nouvelle sentence a été plutôt soufflée d'en haut en prévision de l'adoption par voie parlementaire de la Constitution qui pourrait intervenir «probablement à la fin de l'année en cours», d'après le secrétaire général du RND et directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Cette décision est dictée par l'exigence de garder l'équilibre et la sérénité au sein du groupe parlementaire du FLN, composé de 217 députés. Cette option est censée préserver la fragile cohésion au sein du groupe parlementaire de l'ex-parti unique. Le virement à 180° de Saâdani intervient également à quelques jours de la première session du comité central issue du 10e congrès. Ladite session se tiendra le 4 octobre prochain à l'hôtel El Aurassi, à Alger. En cette occasion Saâdani devra faire plébisciter sa liste des membres du bureau politique. Le comité central aura également à débattre de l'initiative de son secrétaire général relative à la création d'un Front national pour soutenir le programme du président Bouteflika et à la stratégie qui sera adoptée par le parti concernant le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation. Cela dénote que le problème de la locomotive et du wagon n'est pas encore réglé entre Ahmed Ouyahia et Saâdani. Dans le même contexte, le RND, disposant d'une majorité au Conseil de la nation et ayant déjà lancé ses tractations en vue du renouvellement partiel, a une longueur d'avance sur le FLN. Par ailleurs, la préparation de la révision de la Constitution, est un autre point inscrit à l'ordre du jour. Les règlements intérieurs du parti et du comité central seront adoptés au cours de la même session. Sur un autre plan, Amar Saâdani, a d'ores et déjà adressé une instruction aux mouhafedhs, les invitant à organiser des activités au niveau des structures locales à l'occasion du 10e anniversaire du référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui coïncide avec le 29 septembre prochain. Pour rappel, la date de la tenue de la session du comité central a été reportée à deux reprises consécutives. En tant que voix autorisée et porte-parole officieux de l'Exécutif, Saâdani qui s'est éclipsé depuis plus de trois mois, est attendu pour éclairer la lanterne de l'opinion publique sur des questions brûlantes de l'actualité, notamment la mise à la retraite du chef du DRS, le général de corps d'armée Mohamed Mediène dit Toufik, ainsi que d'autres hauts responsables titulaires de postes-clés de l'appareil sécuritaire du pays et plusieurs nominations ayant marqué cet été.