En effet, le chef de la diplomatie russe, Ilya Rogatchev, a affirmé hier que si l'Irak sollicite la Russie pour des frappes aériennes contre Daech sur son territoire, la Russie pourrait répondre favorablement à cette demande, selon plusieurs médias russes et occidentaux. «Soit nous avons une demande appropriée du gouvernement irakien, soit une résolution du Conseil de sécurité, dont l'adoption dépend de la volonté du gouvernement irakien», a déclaré Ilya Rogatchev, précisant que «sous réserve de motifs suffisants, les autorités russes envisageront l'opportunité d'une action tant politique que militaire». Cette déclaration fait écho à celle faite par le Premier ministre irakien Haider al-Abadi qui avait affirmé qu'il saluerait des frappes aériennes russes contre le groupe Daech en Irak, et s'est dit déçu par l'aide apportée à l'Irak par la coalition internationale dirigée par les USA. «M. Poutine m'a dit que la Russie luttait contre l'EI (Daech, ndlr) en Syrie et je le crois. Je suis favorable aux frappes aériennes russes contre Daech en Irak», a indiqué M. Al-Abadi à la chaîne France 24. «Je n'en ai pas encore discuté avec M. Poutine (…). Si on nous le propose, nous examinerons cette offre et je l'accepterai», a-t-il ajouté, reprochant entre autres aux USA et à la coalition internationale de façon générale leur faible apport dans la lutte contre Daech. «Nous avons besoin de la participation d'une large coalition, comprenant notamment la Russie et l'Iran», a indiqué M. Al-Abadi. A partir de New York, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a précisé que «les frappes aériennes russes seront effectuées uniquement sur le territoire syrien». M. Lavrov a tenu à souligner, lors d'une conférence de presse, qu'il n'y aura pas d'intervention sans une sollicitation des autorités irakiennes. Douze djihadistes éliminés à Raqa Les frappes menées contre Daech en Syrie par l'armée de l'air russe ont ciblé un centre de commandement, les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustibles appartenant à Daech. Plus de 50 avions et hélicoptères, ainsi que des troupes d'infanterie de marine, des parachutistes et des unités de forces spéciales pour son dispositif militaire en Syrie ont été déployés, selon le ministère de la Défense, cité par l'agence Interfax. «Les frappes ont permis de détruire des dépôts de munitions et de combustible, des véhicules militaires. Les postes de commandement de l'EI situés dans les montagnes ont été complètement anéantis (…) Les avions russes n'ont pas utilisé leurs armes à proximité des sites d'infrastructures civils», a indiqué le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins douze djihadistes de Daech ont été éliminés à Raqa. Depuis le lancement de ces frappes, des discussions militaires ont été entamées entre les Etats-Unis et les Russes dans le but d'éviter des incidents entre leurs aviations en Syrie, a indiqué le Pentagone ce jeudi. Le soutien de Merkel Par ailleurs, Angela Merkel, la chancelière allemande, a soutenu l'intervention de Moscou en Syrie et la nécessité d'une collaboration avec la Russie pour régler le conflit syrien. «C'est particulièrement vrai dans le cas de la Syrie, pour laquelle nous savons tous depuis des années qu'il ne peut y avoir de solution sans le concours de la Russie», a déclaré ce jeudi la chancelière fédérale lors de son intervention à Halle (est de l'Allemagne). Toutefois, les frappes menées par la Russie ont généré des attaques médiatiques, selon lesquelles des civils auraient pu être victimes d'attaques dans la région de Homs. L'ONU a dû apporter un démenti à ses propres déclarations, reconnaissant qu'elles n'étaient fondées que sur les informations de médias et d'organisations non gouvernementales.