Le personnel de l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) d'Ouacifs, affilié au Syndicat national du personnel de la santé publique (SNPSP), a déposé un préavis de grève pour exiger le départ du directeur de l'établissement. Dans un communiqué rendu public, le bureau de ce syndicat d'Ouacifs, qui avait déjà déposé un préavis de grève fixé pour une durée de 11 jours ouvrables depuis le 8 octobre dernier, dénonce et condamne «les entraves au libre exercice du droit syndical et de grève du directeur de l'EPSP à l'encontre des membres du bureau local, en violation flagrante de la loi 90-14». Pour le syndicat, «le directeur censé veiller au strict respect de la réglementation en vigueur en matière de gestion de l'établissement ne rate aucune occasion pour la transgresser, livrant ainsi l'établissement à l'anarchie et à des dysfonctionnements». Pour le SNPSP, «les recommandations du conseil médical, organe constitutif réglementaire, ne sont nullement prises en compte par ce responsable, ce qui est une preuve de plus du mépris de ce directeur envers tous les textes réglementaires, particulièrement le décret 07-140, grâce auquel nous existons en tant qu'établissement de santé». Les rédacteurs du communiqué reprochent également au directeur de l'établissement ses «traitements de faveur», notamment pour ce qui est des rappels de l'indemnité de contagion «illégalement attribuée à des personnels ne remplissant pas les conditions, lésant les collègues exerçant dans les services des urgences qui remplissent les conditions prévues par la réglementation en vigueur». Pour le syndicat, qui déplore «l'absence totale» des comités de gestion, «certaines structures de l'EPSP se trouvent dans un état de dégradation avancé et d'autres sont carrément fermées malgré le recrutement de personnel. Des pavillons d'urgences (PU) ne bénéficient même pas de la couverture médicale pendant la journée, à l'instar du PU d'Yattafène, sans que l'administration ne daigne réagir. L'absence de plateau technique n'est pas en reste, puisque le médecin est livré à lui-même, sans radio, ni labo, quand ce n'est pas l'ambulance qui fait défaut», lit-on dans la déclaration du syndicat de l'établissement qui coiffe trois daïras, à savoir Ouacifs, Beni Yenni et Ouadhias. Pour les protestataires, en dépit des deux préavis de grève déposés depuis janvier 2015 «force est de constater que les choses ne vont pas en s'améliorant» et «une demande de mutation collective signée par la plupart des praticiens a été adressée au DSP, en réponse à l'ingérence de tous bords et aux violations du secret médical dont le directeur s'est rendu complice». Pour ces raisons, ajoute le communiqué, «le bureau local qui a alerté les responsables hiérarchiques en temps opportun, ne pouvait rester indifférent face à une situation de non droit, a recouru à l'AG en date du 28 septembre qui a décidé à l'écrasante majorité d'une grève ouverte accompagnée de sit-in devant la direction de l'EPSP, pour exiger le départ du directeur, la solution pour redresser la situation et sauver l'établissement du péril, dont les conséquences ne peuvent être que néfastes pour le malade en particulier et le personnel en général».