Youcef Merrah, SG du HCA, estime que «l'officialisation de tamazight devient une évidence, puisque une volonté politique des autorités veut freiner son enseignement à l'échelle nationale». L e Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) passe-t-il à une autre étape de revendications ? Son secrétaire général, Youcef Merrah, estime que «l'officialisation de tamazight devient une évidence, puisque une volonté politique des autorités veut freiner son enseignement à l'échelle nationale». Intervenant lors d'une conférence de presse animée, hier, au forum d'El Moudjahid, le secrétaire général du HCA est convaincu qu'«il faut d'abord officialiser tamazight et le reste viendra». L'invité du quotidien national établit un constat : «Tamazight est dans une impasse. Les ministères ne s'impliquent pas dans la vulgarisation de cette langue. Le HCA est abandonné par ses partenaires institutionnels.» Toutefois, il n'omet par d'accuser des partisans d'un courant qui «veulent en premier lieu rassembler tous les éléments pédagogiques de tamazight pour, plus tard, passer à l'officialisation». Mais quand ? «Ces personnes bloquent l'enseignement de notre langue», dénonce Youcef Merrah. Le secrétaire général du HCA arrive à cette déduction en se basant sur des chiffres. «Le nombre d'apprenants est passé de 37 690 encadrés par 233 enseignants en 1995 à 21 3075 élèves et 1330 formateurs en 2011», avance-t-il. En outre, enseigné dans 16 wilayas à partir de 1995, présentement, tamazight est dispensé dans 10 wilayas seulement. Il est impératif d'éditer un journal en tamazight A cause de l'optionalité de son enseignement, tamazight a complètement disparu des écoles d'Oran, Biskra, Ghardaïa, Iliizi et de Tipasa. M. Merrah soupçonne d'autres velléités : «90% de l'enseignement de tamazight est concentré en Kabylie. Ils (les tentants du régime) veulent le kabyliser.» Le secrétaire général du HCA déplore la schizophrénie des autorités. «Quand on dit aux responsables que tamazight doit s'écrire en caractères latins, car mieux codifiés, la théorie du complot ressurgit et on pense tout de suite à une tentative de néocolonialisme.» Sur un autre point, M. Merrah observe que «la TV4, chaîne en tamazight, est tombée dans la folklorisation. Elle ne représente pas la diversité amazighe de l'Algérie et des Algériens». L'hôte du forum appelle d'autre part à l'édition d'un journal national avec des fonds publics. Enfin, un rapport du HCA a été envoyé à la présidence de la République le 15 août dernier, comprenant des propositions pour relancer tamazight en Algérie. «Il faut au moins 20 ans pour généraliser notre langue nationale. Une académie de tamazight s'impose», selon Youcef Merrah.