Alors que le petit Amine Yarichène demeure toujours introuvable depuis sa disparition le 21 octobre, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a indiqué jeudi que «la Gendarmerie nationale poursuivait son enquête pour retrouver l'enfant et arrêter les kidnappeurs». «Je vous informe que le parquet d'Alger vient d'ouvrir une enquête au sujet du kidnapping du petit Amine, et que la Gendarmerie nationale poursuit son enquête pour trouver les kidnappeurs», a-t-il annoncé, en marge d'une visite à l'Institut national de criminalistique et de criminologie, relevant de la Gendarmerie nationale. Pour sa part, le Directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel, a assuré qu'il n'existe pas de phénomène d'enlèvements d'enfants en Algérie. «Les quelques affaires traitées d'enlèvement d'enfants ne signifient pas un phénomène», a-t-il témoigné à l'issue de sa visite de deux jours à Oran, rapporte l'agence officielle APS. «Nous avons enregistré des cas d'enlèvement et des tentatives d'enlèvement d'enfants dont la majorité ont été solutionnés par les services de police», a-t-il souligné, tout en signalant qu'un nombre de mesures ont été prises dans le cadre de la consolidation de la prévention contre toutes formes d'atteinte à l'enfance. Hamel a énuméré certaines mesures dont notamment celles d'élargissement et de renforcement des cellules de protection de l'enfance au niveau de toutes les sûretés de wilaya du pays. Pour consolider la prévention contre ce type de crime à l'instar de toutes les autres formes de crime, il faut moderniser l'outil de prévention et de lutte avec la coopération institutionnelle et l'implication de tous les acteurs de la société, la mosquée, l'éducation, la société civile et les médias», a-t-il soutenu. Par ailleurs, le patron de la police nationale a estimé que la lutte contre la petite criminalité, voire la délinquance, constitue l'une des priorités de la Sûreté nationale, soulignant qu'une telle criminalité «réduit l'action de l'Etat et induit un sentiment d'insécurité». Il a affirmé, en substance, que d'importantes mesures sont prises pour lutter contre ce genre de criminalité. La manifestation des habitants de Dély Ibrahim (Alger), dimanche dernier, pour dénoncer la disparition d'Amine, 7 ans, n'est pourtant qu'une marche de plus. Car malgré les promesses, la mise en place d'un système «alerte enlèvement» est à l'arrêt. «Les mécanismes de protection sont trop faibles», selon le réseau de protection de l'enfance Nada qui insiste sur l'urgence de mettre en place une stratégie claire et concrète pour lutter contre ce phénomène. En septembre seulement, six enfants ont été victimes d'enlèvement dont deux ont été retrouvés morts et quatre autres sont toujours portés disparus. Ces cas relancent le débat sur la nécessité de mettre en place une stratégie efficace pour contrer ce fléau dangereux. C'est d'ailleurs dans cette optique que les services de sécurité travaillent d'arrache-pied actuellement, selon des sources de la DGSN citées par quelques médias, pour élaborer une nouvelle stratégie de lutte fondée sur le déploiement de policiers en tenue civile dans les quartiers et devant les écoles où le phénomène est de plus en plus fréquent.