Trop, c'est trop! En quelques semaines, il y a eu la disparition mystérieuse de plusieurs enfants. Avec la disparition du petit Amine à Alger, c'est l'enlèvement de trop. Des enlèvements à Oran, Constantine, Tébessa et un autre encore, à Alger... Et le drame se poursuit. En un mois seulement, six enfants ont été victimes de kidnapping dont deux ont été retrouvés morts et quatre autres sont toujours portés disparus. D'autres tentatives d'enlèvement ont été mises en échec. Et ce cauchemar hante de nouveau les parents. Ce crime horrible ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre société. A Alger, c'est la panique. Dély Ibrahim est sous le choc depuis mercredi matin. Amine Yarichène, âgé de 7 ans, a disparu depuis sa sortie du domicile familial, sis cité du 11-Décembre, à Dély Ibrahim, pour rejoindre son école. L'oncle de l'enfant a confirmé à un quotidien national la disparition de son neveu. «Il est sorti ce matin, vers 7h45 pour aller à l'école qui se trouve à une trentaine de mètres de la maison. Peu de temps après, sa grand-mère a trouvé le cartable de Amine devant la maison mais aucun signe du petit. On croyait, au départ, qu'il était juste un peu contrarié et qu'il ne voulait pas aller à l'école, mais ce n'était pas ça», a indiqué la même source qui ajoute que, la famille de l'enfant a alerté la Gendarmerie nationale qui a commencé ses investigations. Pour le moment, toutes les pistes sont suivies, d'autant plus que les enquêteurs ignorent toujours les circonstances de sa disparition. Le petit Amine est aujourd'hui recherché par les éléments des services de sécurité qui se sont déployés depuis mercredi matin dans le quartier du 11-Décembre pour mener leur enquête. A présent, il n'existe aucune piste ni trace pour faire avancer l'enquête. Avec sa disparition, une autre victime de plus s'ajoute à la liste des enfants disparus sans laisser de trace. «Six cas d'enlèvement d'enfants, suivis d'assassinats (deux enfants), ont été enregistrés à travers le territoire national ce mois», a déclaré le président du réseau Nada pour la protection de l'enfance, Abderrahmane Arar, qui estime que la législation algérienne en matière de protection des droits de l'enfant doit être actualisée et renforcée par de nouvelles mesures. Arar tire la sonnette d'alarme sur les terribles violences en tous genres que subissent les enfants en Algérie. De plus en plus, la délinquance prend de l'ampleur, ce qui traduit l'insécurité dans la société et encourage les actes criminels comme l'enlèvement et l'abus sexuel surtout contre les enfants. La crise économique et la consommation de drogue incitent également la violence extrême. «Les parents, la famille et l'entourage de l'enfant sont tous responsables de sa protection», ajoute le président du réseau Nada. Il indique par ailleurs, que la prévention et la sensibilisation sont les seuls moyens de lutte contre ce phénomène. «L'enlèvement d'enfants prend une ampleur inquiétante, nous avons des enfants disparus sans trace, malgré les efforts et les recherches effectués par les services de sécurité», regrette encore une fois le même interlocuteur. La réalité dévoile une aggravation du phénomène de l'enlèvement et de la pédophilie en Algérie. A chaque fois qu'une affaire d'enlèvement d'enfant est révélée, la panique s'empare des familles. Les cas, de Abderrahim Grine de Eulma et Anès Berdjem de Mila, disparus ce mois-ci puis retrouvés morts ont suscité l'émoi et l'indignation des Algériens. Depuis des années, les représentants de la société civile réclament le système d'alerte kidnapping qui est la solution pour résoudre le phénomène d'enlèvement. «Tout se joue aux premières heures qui suivent l'enlèvement.» Le système d'alerte kidnapping veut dire: des plans de recherche immédiate, diffusion de photos, des barrages, des périmètres de sécurité, l'alerte à tous les niveaux à travers les médias, les radios etc... Quant à la peine de mort elle est également réclamée dans les cas d'enlèvements, d'agressions sexuelles et d'assassinats d'enfants. La vigilance est une nécessité absolue dans certaines circonstances où les Algériens risquent de se retrouver face à des menaces dans leur vie quotidienne. Il suffit juste d'un moment d'inattention et le tour est joué. Constantine, Tébessa, Oran et Alger cherchent leurs enfants...