Considéré comme l'un des plus grands hôpitaux du pays, le CHU Nedir-Mohamed n'arrive plus à satisfaire les besoins de plus en plus croissants des patients qui viennent des quatre coins de la wilaya, mais aussi des autres régions du pays pour des consultations. Dépassé souvent par le nombre important de patients qui s'y rendent pour différentes consultations, notamment au niveau du service des urgences qui a enregistré durant le premier semestre de l'année en cours plus de 56 000 consultations, le CHU, doté de 900 lits, où exercent 3700 employés, dont plus de 1000 médecins, est en train de connaître un changement radical avec la création de nouveaux services et l'acquisition de nouveaux équipements. En matière d'infrastructures, l'établissement subit une extension assez importante avec la création de six nouvelles structures, qui viendront s'ajouter aux 42 services et 35 consultations spécialisées déjà en place. Il s'agit d'un nouveau service d'hématologie de 18 lits qui permettra d'augmenter les capacités de prise en charge des malades atteints de pathologies aiguës liées au sang. D'un montant de 7 millions DA, le service a été réceptionné et est en instance de lancement. L'autre nouveauté réside dans la création d'un service de médecine légale pour un montant de 13 millions DA, la rénovation totale du service psychiatrie pour un montant de 12 millions DA et la création d'un centre de désintoxication pour la prise en charge des sujets en proie à la toxicomanie. D'un montant de 135 millions DA, la structure achevée à 90% est composée de 5 étages et compte 40 lits. «C'est un acquis important pour notre wilaya surtout que ce centre équipé d'un matériel ultramoderne fera en réalité office de centre d'études, de recherche et de traitement des addictions (CERTA)», nous a déclaré le professeur Abbès Ziri, directeur général du CHU, lors d'une visite guidée pour les journalistes de la wilaya. Afin de diminuer la pression sur le service des urgences du CHU qui reçoit plus de 100 000 patients par année, la direction de l'établissement a décidé de lancer le projet de réalisation d'un nouveau pavillon des urgences. Un hôpital de jour et un nouveau pavillon des urgences en renfort D'un montant de 400 millions DA, le projet qui s'étale sur une superficie de 2400 m2 sera implanté à l'intérieur du CHU, plus précisément sur l'espace accidenté en bas des services de pédiatrie, du côté donnant sur la RN12. Le portail d'entrée sera ouvert du côté de l'Esplanade du stade 1er-novembre, ce qui permettra, selon le DG du CHU, d'en finir avec les encombrements enregistrés continuellement sur l'actuel accès principal au niveau de la rue Ahmed-Lamali. La structure tant attendue par les citoyens de la région et dont les travaux seront entamés dans les prochains jours pour un délai de réalisation de 24 mois, selon les propos de Abbès Ziri, est composée d'un R+6 et pourra accueillir toutes les disciplines des urgences médicochirurgicales au niveau des cinq salles opératoires prévues. Le nouveau PU, d'une capacité de 40 lits, sera composé d'espaces de soins, de consultations et d'orientations, d'unités d'exploration (radiologie et scanner), de chirurgie, de médecine, de biologie et de réanimation. Une nouvelle structure qui sera à même d'améliorer les prestations des actuelles urgences qui souffrent, selon la direction du CHU, d'une pression continue, surtout que l'établissement reste la destination record pour tous les patients de la wilaya, mais aussi pour ceux des wilayas environnantes notamment Bouira, Boumerdes, et Béjaïa et parfois même d'autres wilayas de l'intérieur du pays. L'autre structure qui viendra renforcer les services du CHU de la wilaya concerne le nouvel hôpital de jour. D'un montant de 130 millions DA, cette infrastructure de 7 étages qui devra être réceptionnée en 2016 est composée d'une unité de psychiatrie, des urgences de cardiologie et de néonatalogie, de services de gastro-entérologie, de thrombolyse et de néonatologie et d'un laboratoire d'immunologie. Concernant les patients victimes d'accident vasculaire cérébral (AVC), dont le nombre ne cesse d'augmenter ces dernières années, le CHU Nedir-Mohamed vient de lancer une nouvelle unité spécialement dédiée à la prise en charge des patients atteints de cette maladie. Il s'agit d'une unité de neuro-vasculaire spécialement pour soigner les sujets atteints d'AVC ischémique. Cette nouvelle unité rattachée au service de neurologie et qui fonctionne de façon continue est domiciliée au pavillon des urgences. Un choix dicté, selon les précisions du responsable de cette unité, par le souci d'une prise en charge rapide des patients atteints d'un AVC ischémique et qui fatalement aboutissent à ce pavillon lors de leur évacuation, à condition que la durée, explique-t-il, ne dépasse pas 4h30 depuis les premiers symptômes de l'AVC jusqu'à l'admission du patient. Pour justement faciliter le travail des praticiens et surtout offrir plus de moyens et de chances de survie à l'évacué atteint d'un AVC, le service a été doté d'un nouveau scanner (le deuxième au niveau du CHU). Un équipement qui permettra la prise en charge des thrombolyses cérébrales, notamment les plus aiguës. «Depuis la mise en service de cette unité, nous avons reçu trois patients atteints d'un AVC ischémique et ils ont tous les trois récupéré de leur accident et sont rentrés chez eux en pleine forme», nous a indiqué le DG du CHU. Un équipement médical neuf et ultramoderne En matière d'équipement, le service des urgences médico-chirurgicales a été doté d'un nouveau scanner pour un montant de 54 millions DA. Une acquisition qui permettra aux praticiens intervenants et aux malades évacués de disposer sur place d'un plateau de diagnostic radiologique. Au grand soulagement des patients souffrant de calculs rénaux ou biliaires, le CHU de la wilaya est doté d'un lithotripteur extracorporel ultramoderne pour un coût de 48 millions DA. Cet équipement permet, selon les explications du DG du CHU, d'éliminer en fragments les calculs rénaux par le biais d'ondes de choc ultrasonores, ce qui évite aux malades une éventuelle intervention chirurgicale. Le CHU qui a connu un grand lifting avec un renouvellement de kits (lits, tables de chevet et table à manger) d'hospitalisation et de réanimation pour l'ensemble des services pour la somme de 90 millions DA, vient également de se doter de 15 nouveaux générateurs d'hémodialyse pour un montant de 36 millions DA ; de trois microscopes opératoires dernière génération pour les services de neurochirurgie pour un montant de 83 millions DA ; d'un appareil laser pour la chirurgie endo-veineuse pour le service de chirurgie vasculaire ; d'un écho-doppler couleur d'une valeur de 12 millions DA pour la cardiologie ; d'un échographe numérique pour le service de gynécologie ; de quatre radios mobiles pour la néonatologie, chirurgie générale, traumatologie et la réanimation. Des équipements neufs et ultramodernes dont le simple citoyen espère bénéficier, lui qui souffre le martyre au quotidien pour se faire soigner un simple bobo. «C'est vrai que le malade à le droit de bénéficier des soins appropriés au niveau de notre CHU, mais il faut dire aussi qu'avec la nouvelle directive du ministère de la Santé relative à la coordination inter-établissements, les structures périphériques, à savoir les EPH et les EPSP, doivent aussi faire en sorte que les consultations, tout comme certaines interventions chirurgicales, devront désormais être effectuées à leur niveau car ce n'est pas le rôle d'un CHU de recevoir un patient pour une simple injection ou pour le changement d'un pansement», affirme le DG du CHU, qui nous a révélé que dans le cadre de la politique de rapprochement du citoyen des structures de soins mais aussi dans le but de désengorger le CHU, il a été décidé de transférer certains services au niveau des structures avoisinantes. Il s'agit notamment des services d'ophtalmologie, d'endocrinologie et de médecine interne, dont les prestations sont désormais assurées au niveau de la clinique de la Nouvelle ville.