Ils et elles se sont crus investis d'une mission. Celle de «libérer» le président Bouteflika qui serait pris en otage par son entourage. Décidément, on n'est pas près de la sortie des prises d'otages... En fait, la correspondance demandant audience au boss, élu par le peuple et pour le peuple, est nocive, nuisible, délétère et incommodante. Elle concourt à nous faire avaler des couleuvres en mêlant pêle-mêle incapacité, doutes, entourage occulte, prise de décisions par autrui et autres balivernes éculées. Mais, ces 19 usent de précautions de langage, tellement hypocrites, à tel point que les mots de «loyauté, respect, considération» et le tintouin de verbiage propre au cirage de bottes, ne passent pas ! Il y a de la félonie dans l'air. Qui d'autre que le Président les a aidés, respecté, rendus fréquentables ? Qui d'autre que lui, les a maintenus en tant que ministre ou sénatrice ? Qui les a soutenus dans leur activité politique alors qu'ils ou elles ne disposaient d'aucune base populaire ? C'est tout simplement l'art, si on peut appeler ainsi un art, de mordre la main qui vous a nourri… Certains signataires se targuent d'être des amis, voire des intimes du président Bouteflika. C'est le cas de Mme Zohra Drif Bitat. Pendant les années Chadli, elle rendait régulièrement visite à l'actuel Président qui, une fois revenu aux affaires, en a fait un membre inamovible du Conseil de la nation dont elle a été la vice-présidente. Outre sa qualité officielle de sénatrice, Mme Drif s'est souvent vue confier des missions de représentation du Président. Pareil pour la Khalida Toumi qui, une fois exclue du RCD, s'est vue récupérée par le même Bouteflika qui en a fait son indéboulonnable ministre de la Culture pendant trois mandats. Elle n'était pas toujours en odeur de sainteté avec certains ténors du gouvernement, mais elle avait la confiance du boss jusqu'au jour où elle aura failli à sa mission... Et on reste dans le «Prix Femina» de la félonie avec Louisa Hanoune. Elle qui avait accepté de devenir la bête noire de l'opposition en défendant le droit du Président de briguer un quatrième mandat. Elle qui a tenu, vent debout, contre tous ceux qui revendiquaient la mise en branle de l'article 88 de la Constitution, oublie ses engagements et retourne sa veste. Et le Rachid Boudjedra, que fait-il dans tout ça ? Il ne le sait pas lui-même et revoit la balle à Louisa Hanoune et Khalida qui le connaissent bien. Elles ont l'impression qu'il est isolé. Elles ne peuvent plus le voir alors qu'il aimait bien les recevoir et discuter de politique pendant des nuits entières. Tout cela est fini et ce n'est pas à cause de son état de santé, parce qu'il s'améliore. Donc, on voudrait savoir ce qui se passe. L'écrivain en mal d'inspiration a raté l'occasion de se taire… Idem pour le moudjahid et ex-diplomate Mohamed Lemkami. Voisin de la famille du Président à Hydra, il était ambassadeur, sous la coupe de Bouteflika, alors chef de la diplomatie algérienne sous feu Houari Boumediene. Encore un, parmi tant d'autres, qui aura raté l'occasion de se faire petit quand le pays a grand besoin de sérénité et non pas de zizanies stériles, pour ne point dire débiles ! Ingratitude quand tu nous tiens…