Des cercles bien informés, même s'ils ne sont pas toujours dans le secret des dieux, se demandent aujourd'hui si Sarkozy n'aurait pas dû, une fois encore, faire l'économie de ses shows médiatiques qui mettent la France dans l'embarras. Dans les coulisses feutrées des institutions européennes, on rencontre, outre des lobbyistes, des journalistes et des diplomates accrédités, beaucoup de secrétaires et de nombreux fonctionnaires… C'est dire si les lieux sont propices aux indiscrétions, aux peaux de bananes et autres coups bas, malgré les apparences «bon chic, bon genre» de cette tour, en même temps d'ivoire et de Babel et où les polyglottes – diversité européenne oblige – détiennent à eux seuls tous les sésames... Shocking et so british ! L'affaire dite de la reine Elizabeth II, dont nous avons évoqué ici même le scandale, fait le tour des institutions et même de la place publique. Et Sarkozy n'est pas épargné par la vindicte populaire. Son crime de lèse-majesté, pour n'avoir pas invité Sa gracieuse Majesté au D-Day – débarquement de Normandie du 6 juin 1944 – n'est pas encore été «digéré» outre- Manche. Mais le pire, c'est qu'en voulant coûte que coûte avoir pour lui tout seul l'idole montante actuelle, l'Américain black Hussein Barack Obama, le petit Nicolas en a oublié la bienséance, le protocole et les règles de la diplomatie, qu'aurait dû d'ailleurs lui rappeler son «French doctor». Mais ce dernier, transfuge du PS, a-t-il toute latitude de s'imposer devant son chef ? De nombreux observateurs en doutent. Comme ils doutent de la capacité de l'hôte de l'Elysée à faire passer les intérêts des Français surtout lambda devant les siens et ceux de son camp. Sarkozy est «américain» dans l'âme. C'est son «american dream» qui l'a poussé à revenir à un «atlantisme» dont les ondes de choc ébranlent encore l'Hexagone et divisent la classe politique française. La fascination de l'Amérique Obnubilé par l'Amérique, subjugué par la bannière étoilée, bouche bée devant Obama, Sarkozy est prêt à oublier jusqu'aux dernières humiliations. Quand on est «fan», on perd un peu de sa raison, c'est vrai. Observez donc tous ces fans de foot ! Evidemment, Obama, de son côté – et ce n'est un secret pour personne – n'aime pas trop the little Frenchie. En fait, tout les sépare : couleur de peau, taille, idéologie, manière de diriger, de voir le monde, engagement, nucléaire, Europe, Turquie, Islam, Iran… Et même au niveau du choix de leurs amis… Obama «préfère» les pauvres du Bronx où il a servi en tant qu'assistant social et Sarkozy privilégie les lambris dorés du Fouquet's où il s'est empressé d'aller fêter sa victoire et une croisière sur le yacht de ses amis milliardaires, auxquels il doit renvoyer d'ailleurs l'ascenseur, et plus vite qu'il ne le pense ! Deux hommes, deux mondes, deux manières différentes de gérer… Malgré donc sa fascination pour l'Amérique et son allégeance aux Bush, et peut-être à cause de cela, Sarkozy aura fort à faire pour draguer Obama. Excédé par tant de servilité atlantiste, l'hôte de la Maison-Blanche n'a raté aucune occasion de rabaisser le locataire de l'Elysée. Malgré les humiliations, fan for ever ! Lors du G20 à Londres, pour la photo de famille, Obama a superbement ignoré le président français en passant devant lui sans le regarder, pour aller, quelques pas plus loin, serrer d'autres mains. Des vidéos éloquentes montrent Sarkozy qui suit de son regard attristé cette scène, digne du plus grand remake hollywoodien. Récemment, la Maison-Blanche, suite au précédent diplomatique vis-à-vis de la couronne d'Angleterre, a laissé entendre que si elle ne s'immisce pas dans la politique étrangère de la France, «la contribution et la présence de la reine auraient été importantes à la cérémonie du 6 juin». Une cérémonie qui aura sans doute un goût amer, puisque cette nouvelle pique américaine est pleine de sous-entendus. Mais laissons les morts reposer en paix. Des soldats qui se sont sacrifiés pour libérer l'Europe du joug nazi et qui sont venus de leurs lointaines contrées, ou qu'on a ramenés des colonies… Durant ce D-Day, les trompettes de la renommée, si chères à Brassens le poète, pour qui sonneront-elles ? Sarkozy y assurera-t-il un prestige à la mesure de l'événement pour restaurer une image de la France écorchée à souhait par ses impairs à répétition ? Les Suédois sont aussi fâchés ! Rien n'est moins sûr, car Sarkozy a aussi indigné – et les couloirs de la Commission européenne en ont subi les échos en leur temps – d'autres dirigeants par des propos qualifiés «incohérents et choquants». Aujourd'hui, ces propos ressurgissent après une défection élyséenne. En effet, Sarkozy ne se rendra pas semble-t-il en Suède ce mardi 2 juin, comme promis. La raison invoquée concerne un agenda rempli… A quelques semaines de la présidence (tournante) de l'Union européenne qui échoit à la Suède, c'est un nouvel incident diplomatique qui préfigure de relations sinon houleuses du moins refroidies entre la France et la Suède.De mauvaises langues insinuent que Sarkozy n'a pas digéré la position de la diplomatie suédoise concernant l'entrée de la Turquie au sein de l'Europe. Sarkozy est d'une virulence rare quand il aborde ce sujet et n'accepte pas d'être contredit… Mais ces mauvais esprits ajoutent que Sarkozy, en présence des Premiers ministres irlandais et suédois, s'en était pris dans «un monologue confus d'une vingtaine de minutes, et dans un langage très dur, très familier, choquant» pour tout dire contre le «trop grand nombre de musulmans présents en Europe et leurs difficultés d'intégration. Tout cela pour justifier son ‘'NON !'' à l'entrée de la Turquie en Europe… Ces deux sorties de Sarkozy ont choqué sans doute plus par la virulence et l'absence d'à propos les deux Premiers ministres», précise l'auteur de ces «fuites» qui avaient en leur temps circulé dans les coulisses européennes… Comme quoi, la vengeance est un plat qui se mange froid ! L'humour et les vannes d'Obama Est-ce parce qu'il est au fait de toutes ces petitesses que le grand Obama s'amuse à taquiner le Français ? Une chose est certaine, Hussein Barack semble s'amuser comme un fou et poursuivra sans doute son offensive en Normandie. Pas pour venger Sa gracieuse Majesté, mais juste pour le fun… Sinon pourquoi, dites-le-moi, a-t-il nommé Charles Rivkin comme nouvel ambassadeur des Etats-Unis à Paris, à la place de Craig Stapleton, nommé par Bush ? Sûrement pas pour casser un bushiste. Ce serait faire preuve de bassesse de la part d'Obama. Les mauvaises langues disent encore que c'est parce que le maître de la Maison-Blanche adore l'humour à la française. Les vannes, comme on dit. Il n'est pas surpris par le crime de lèse-majesté qui a ébranlé les Britanniques. Il trouve même des circonstances atténuantes à Sarkozy qui, en tant que fils d'immigrés hongrois, pouvait méconnaître l'histoire de la France et du débarquement allié et donc du rôle de la reine qui a d'ailleurs porté l'uniforme à l'époque… Mais ce qui se dit surtout, c'est que Charles Rivkin a été nommé à Paris parce qu'il est l'ancien PDG de sociétés de productions audiovisuelles spécialisées dans les émissions enfantines… Et tout particulièrement le producteur du célèbre «Muppet show». Vous vous souvenez tous de la terrible grenouille verte ! Evidemment, Rivkin a d'autres cordes à son arc et il est très compétent. Personne n'en doute. Mais Obama a sans doute voulu joindre «l'utile à l'agréable», et ce clin d'œil malicieux à ses pairs et au reste du monde et aux Français en dit long sur son humour. Tout simplement génial… Sacré Hussein !