Une fois n'est pas coutume, la presse occidentale aux ordres est enfin au diapason ! D'abord concernant le discours d'Obama à la nation musulmane, auquel – ô surprise ! – ces médias reconnaissent enfin la sincérité, le courage, le bien-fondé… la portée. Mais pas seulement, car la visite du locataire de la Maison-Blanche, très attendue en France pour la commémoration hier du 65e anniversaire du D-Day sur les plages normandes, a aussi fait l'unanimité des médias qui en font des gorges chaudes… D'abord parce que cette visite, qui tient à cœur et tourne à l'obsession pour Sarkozy qui l'a minutieusement préparée, dans le secret espoir d'en tirer des dividendes – surtout à la veille des élections européennes si importantes pour son parti –, se termine en queue de poisson ! Après son mini trip au Proche-Orient et ses rencontres, successivement mercredi avec le souverain saoudien, jeudi avec le président égyptien, et vendredi avec la chancelière allemande, Barack Obama a enfin foulé le sol français vendredi soir. Obama ne se rend pas à l'Elysée D'Orly où il a été reçu par le «French doctor», le président américain s'est de suite dirigé vers la rue du Faubourg Saint-Honoré où se situe l'opulente résidence de l'ambassadeur américain et où il logera. Juste à côté du palais de l'Elysée où vivent désormais Sarkozy et Carla… Hussein a retrouvé, à Paris, son épouse Michelle et ses filles qui l'avaient précédé dans la «ville lumière» pour une visite totalement privée. Et c'est justement ce caractère privé qui caractérise la visite du Président américain qui fait froncer les sourcils de toute la presse de France et de Navarre ! Car, enfin, depuis qu'on l'attendait, que la France entière s'est mobilisée, s'est pliée en quatre et n'a lésiné sur aucun effort pour accueillir dignement le grand Barack Obama, ce dernier a préféré consacrer le peu de temps qu'il s'est arrogé pour «souffler» en famille… N'importe qui pourrait comprendre que ce garçon voudrait enfin profiter d'un moment de répit avec sa famille et fêter l'anniversaire de sa dernière fille, aller au restaurant, visiter des musées… Occasion ratée ? Sarkozy ronge son frein Sarkozy, murmurent les mauvaises langues, est en train de ronger son frein et se demande pourquoi les Obama n'ont pas daigné lui faire l'honneur de passer ensemble, en famille, le week-end. A en croire certaines indiscrétions de part et d'autre de l'Atlantique, le Président américain, même si la bienséance et le protocole prétendent l'inverse, a une dent contre Sarkozy. Depuis longtemps déjà, mais davantage après le crime de lèse-majesté commis par l'Elysée envers la couronne britannique. Obama n'aurait pas du tout, mais alors pas du tout, apprécié ce manque de «redjla» et l'absence de tact du président Sarkozy qui, au lieu de faire une fixation sur la bannière étoilée, aurait dû inviter le dernier chef d'Etat encore vivant qui a vécu ces événements si tragiques, la reine Elizabeth II ! C'est ce manque de reconnaissance, cet esprit de gagne-petit affiché par Sarkozy qu'exècre le chef de l'Exécutif américain. Evidemment, politique et relations obligent, cela ne vaut pas un incident diplomatique. A la mémoire des 10 000 soldats américains Mais en homme sage, avisé mais pas du tout idiot, Obama se rend en France et se recueillera au cimetière de Colleville-sur-Mer, dans le Calvados, là où reposent près de 10 000 soldats américains tombés au champ d'honneur en 1944 lors du débarquement de Normandie. Aux côtés de ces jeunes G.I's, il y avait aussi des centaines de Britanniques et de Canadiens, mais aussi de malheureux Africains enlevés de force à leurs familles et qu'on oublie toujours. Et cela, le Président américain aurait bien aimé que Sarkozy s'en rappelle… Certes, la France a rectifié le tir en envoyant des «bristols» à Buckingham Palace et au gouvernement canadien. L'étiquette de gentleman fait que Stephen Harper et le prince Charles, l'héritier de la couronne britannique, seront donc, avec Obama, les hôtes de Sarkozy sur les plages de Normandie…Mais voilà, en dehors du fait que ces messieurs speak english, au contraire de Sarkozy – on a frisé le ridicule lors de la réception de la reine lors du G20 à Londres – Sarkozy se sent déjà mis en minorité. Et ça, on peut le comprendre, ça lui déplaît jusqu'à l'écœurement ! Obama toujours super-star ! Il y aura quand même un grand show médiatique malgré la solennité du moment pour l'événement, sur les plages de Normandie, et Obama s'adressera à un parterre de 9000 personnes triées sur le volet. Sans doute pour rappeler l'engagement des forces alliées et le sacrifice consenti pour lutter contre le nazisme. Il évoquera bien sûr la lutte qu'il convient de mener contre toutes les formes d'extrémisme, puisque c'est son credo, et rappellera, comme de bien entendu, les relations privilégiées, amicales, franches et sincères qui lient l'Amérique à ce beau pays, la France, qui compte dans le concert des nations…Ce baume ira-t-il au cœur de l'époux de Carla ? Satisfera-t-il son ego ? Rien n'est moins sûr, car la réalité est qu'une fois encore, ce sera Obama qui soufflera la vedette, car bon sang ne saurait mentir. Faute de grives, on mange des merles ! Alors que dire, que faire ? Subir ? Que nenni ! Si Obama cherche à donner, mine de rien, un caractère privé à sa visite en France en visitant les musées, les magasins et en allant au restaurant en famille, mais pas à l'Elysée, il aura quand même des entretiens avec son hôte en Normandie. Ce n'est pas pareil me direz-vous, mais vous connaissez bien le dicton : faute de grives, on mange des merles ! Et puis n'oublions pas que si la devise de la France est «Liberté, Egalité, Fraternité», celle du Canada «D'un océan à l'autre», des Etats-Unis «En Dieu nous croyons», celle de la couronne britannique est «Dieu et mon droit» ! Sauf que pour cette dernière, en y regardant de plus près, on peut lire : «Honni soit qui mal y pense» sur la «jarretière» qui entoure l'écusson des armoiries royales. Alors Sa gracieuse Majesté a-t-elle failli avaler son chapeau quand Sarkozy l'a ignorée, alors qu'elle l'avait pourtant reçu en grande pompe dans son palais à Buckingham ? Honni soit qui mal y pense, messieurs. Le Royaume-Uni est un pays de gentlemen !