Israël refuse un gel total de la colonisation en Cisjordanie occupée réclamé par le président américain Barack Obama, a affirmé hier le ministre israélien des Transports, Israël Katz, un proche de Benyamin Netanyahu. «Je veux dire de façon très claire que le gouvernement israélien actuel n'acceptera en aucune façon que la colonisation légale soit gelée en Judée-Samarie (Cisjordanie)»,a affirmé Katz à la radio militaire. Les Etats-Unis ont exigé le gel total de la colonisation des terres palestiniennes par Israël. Dans une déclaration à la presse à l'issue de sa rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déclaré avoir insisté sur la thèse américaine relative à la nécessité d'arrêter la construction des colonies, y compris ce qui est appelé extension naturelle des colonies ainsi que la nécessité pour le Premier ministre israélien de reconnaître la solution de deux Etats, précisant que ce n'est qu'après cela que les négociations entamées après Annapolis reprendront. L'Amérique moins amie avec Israël Bonne nouvelle pour Barack Obama : plus de 400 élus de la Chambre des représentants et du Sénat américain viennent de signer une lettre pour l'appeler à intensifier ses efforts en faveur de la paix au Proche-Orient. Jusqu'alors, le Congrès avait plutôt l'image d'une chambre d'enregistrement des quatre volontés de l'entité sioniste. Or, au-delà des précautions diplomatiques à l'égard d'Israël, ce message apparaît comme un soutien clair au président américain à l'heure où il multiplie les pressions sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.«Alors que chaque obstacle est immense, nous sommes d'accord avec vous pour dire que tous les efforts doivent être faits pour essayer de parvenir à la paix le plus vite possible», peut-on lire dans la lettre de la Chambre, qui évoque notamment la construction d'un «Etat palestinien viable», ce à quoi Netanyahu s'oppose résolument, contrairement à son prédécesseur Ehud Olmert. Intransigeant, Obama aura bien besoin de ce soutien parlementaire. Rompant avec la politique de George W. Bush, qui fut sans doute le plus pro-israélien des locataires de la Maison-Blanche, le président américain a en effet en face de lui celui qui apparaît comme le plus intransigeant des chefs de gouvernement israéliens. Est-ce pour cette raison que l'Aipac, le très puissant groupe de pression pro-israélien aux Etats-Unis, a «applaudi» l'initiative des 400 parlementaires, apportant dès lors un soutien inattendu aux efforts américains pour promouvoir la paix ? 6 personnes tuées dans des échanges de tirs en Cisjordanie Six personnes (trois policiers ainsi que deux hommes armés et un civil) ont été tuées hier lors d'échanges de tirs à Qalqilya (nord de la Cisjordanie), a indiqué la police palestinienne. A la suite de cet accrochage, la police de l'Autorité palestinienne a imposé un couvre-feu sur la ville de Qalqilya, a-t-on poursuivi de même source. L'affrontement a éclaté dans la nuit quand des policiers de l'Autorité palestinienne sont intervenus dans un quartier de la ville de Qalqilya pour arrêter des combattants du Hamas. Selon des témoins, des activistes du mouvement de résistance s'étaient retranchés dans une maison encerclée par les forces de sécurité. Le propriétaire du bâtiment figure parmi les victimes. La ville a été placée sous couvre-feu. Cette fusillade devrait accentuer les tensions entre le Fatah de Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis juin 2007. Le mouvement islamiste accuse les forces de sécurité dominées par le Fatah de harceler ses militants en Cisjordanie. Vingt-deux d'entre eux ont été arrêtés la veille dans ce que le Hamas présente comme une tentative de saboter la médiation menée par l'Egypte pour réconcilier les deux groupes. Depuis Ghaza, le Hamas a déploré l'incident imputé aux «agents sionistes», termes visant les forces de sécurité de Mahmoud Abbas. «Leur harcèlement et poursuite des hommes recherchés avec l'aide de l'ennemi pose les fondations de la résistance» du mouvement, a-t-il prévenu dans un communiqué.Pour le Fatah, ces arrestations sont sans lien aucun avec la rivalité qui l'oppose au Hamas, et un responsable de la sécurité a expliqué que les militants interpellés étaient impliqués dans des réseaux de blanchiment d'argent ou qu'ils dissimulaient des armes.