«Nous demandons la mise en œuvre de mesures incitatives pour combler le déficit en médecins spécialistes dans les régions du sud du pays», préconise Mohamed Yousfi, président des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), dans une déclaration au Temps d'Algérie, tout en mettant l'accent sur la nécessité de remplacer le service civil qui oblige le médecin spécialiste à travailler entre un et quatre ans dans des zones éloignées. «Tout le monde sera gagnant : médecins, gestionnaires, patients et même les autorités publiques», a estimé Yousfi, avant d'ajouter que «les mesures incitatives que nous proposons consistent à favoriser les conditions de travail afin que le médecin assure sa mission sans contraintes». «Il faut assurer les meilleures conditions de travail et une rémunération qui va avec les spécificités géographiques de ces zones», a-t-il insisté. Remettant en cause le service civil adopté par le gouvernement concernant la couverture sanitaire des zones éloignées ou enclavées, le responsable syndical le qualifie de «punition». «Pourquoi ce sont uniquement les médecins spécialistes qui sont concernés par ce service ?», s'est-il interrogé. Ce dernier a toutefois souligné que la proposition relative à l'application de ces mesures n'a pas trouvé d'écho favorable jusqu'à présent. «Nous avons interpellé le ministère de la Santé, le Premier ministère et même le président de la République mais en vain», déplore le représentant des professionnels spécialistes de la santé publique. Par ailleurs, à propos d'une seconde lecture dont fait l'objet le projet de loi sur la réforme du secteur de la santé, Yousfi a salué la décision de Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, qui a répondu favorablement à la demande d'une deuxième lecture de la copie, formulée par le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom). «C'est quelque chose de positif», apprécie-t-il, avant de poursuivre que «le Cnom a saisi le ministère pour exiger une deuxième lecture concernant certains articles relatifs à la déontologie du métier, et ce dernier a réagi positivement», a-t-il attesté. Reste donc l'adoption prévue en décembre de ce nouveau projet par l'Assemblée populaire nationale (APN), rappelle notre interlocuteur.