Un enfant. Encore un enfant mort. Il s'appelle Imad Eddine, un «fils de pauvre» que rien n'a pu finalement sauver. Hier, la nouvelle, la mauvaise, tombe comme un couperet, coupant court à toutes les supputations… Disparu depuis plus de cinquante jours, le petit enfant, Bensaada Imad Edine a été retrouvé hier, mort dans un puits désaffecté situé à l'intérieur du domicile familial, dans la localité de Djfafla, commune de Mers El-Hadjadj, wilaya d'Oran, avons-nous appris de sources sûres. Finies donc les supputations quant aux raisons de cette disparition. Imad Eddine n'a ainsi pas eu la chance du petit Amine Yarichène d'Alger qui, lui, a fort heureusement été retrouvé et sauvé des griffes de ses ravisseurs. En effet, alors que la thèse d'un enlèvement faisait son chemin, aucune revendication des supposés ravisseurs du petit Imad n'est venue la confirmer, ce qui a conduit les services de sécurité à orienter leurs investigations vers d'autres pistes. Et parmi celles-ci, celle de l'accident qui aurait pu emporter l'enfant. Hier, des recherches entreprises à l'intérieur du domicile familial de la victime ont permis de mettre au jour le cadavre de l'enfant, en état de décomposition, ce qui laisse supposer qu'il aurait séjourné dans l'eau depuis sa disparition. Il y a lieu de rappeler que la famille du petit enfant, qui avait cru à un enlèvement, avait bénéficié du soutien de plusieurs associations de la société civile. Dans ce cadre, des actions de solidarité en direction de cette famille ont été organisées ; la dernière en date est celle de l'association Radieuse qui s'est tenue il y a deux jours. Une campagne de soutien a été engagée dans un premier temps sur les réseaux sociaux pour réclamer la libération d'Imad Eddine. Cette campagne qui a pris le nom de «Je Suis Imad Eddine» a commencé en début de semaine par une marche des élèves de certaines écoles de Bethioua, chef-lieu de daïra. Des responsables locaux, dont le maire, se sont joints aux marcheurs pour réclamer la libération de cet enfant. Imad Eddine, fils de fellah, vivait avant sa disparition au lieudit Djfafla. Un endroit inaccessible en raison de l'habitat épars de ce douar, ce qui laisse supposer que l'enfant disparu depuis presque deux mois parcourait quotidiennement des kilomètres pour arriver à son école. La marche a suscité beaucoup de sympathie de la part des populations qui, dans un premier temps, ont décrié le peu d'intérêt accordé au cas de «ce fils de pauvre». Du côté officiel, un élément de la Gendarmerie nationale de la commune de Marsat El Hadjadj a reconnu que sa brigade subit des pressions presque quotidiennes de la part de sa hiérarchie. Ce qui laisse deviner qu'en haut lieu, cette disparition (ou enlèvement) est prise très au sérieux. En tout état de cause, le cas de Imad ne diffère en rien des autres cas de disparitions d'enfants enregistrées ces derniers temps à travers le pays, ce qui ne manque pas de susciter l'indignation de toute la population face à ces actes ignobles perpétrés par des monstres sans conscience. Maintenant, il reste à l'enquête de déterminer si le petit enfant est tombé accidentellement dans ce puits ou s'il y a été jeté.