Le ministère des Ressources en eau vient de mettre fin aux rumeurs persistantes selon lesquelles l'alimentation des daïras du nord de la wilaya de Tizi Ouzou à partir du barrage de Taksebt serait impossible. En effet, pas moins de 8 communes du versant nord seront raccordées au réseau d'alimentation en eau potable. Les communes concernées sont Boudjima, Iflissen, Tigzirt, Aghribs, Akkerou, Azzefoun, Aït Chafaâ et Zekri. D'ailleurs, une sortie sur le terrain a été effectuée le 14 avril dernier par les entreprises ayant retiré le cahier de charges pour la réalisation de ce projet, car un appel d'offres a été déjà lancé pour sa réalisation. Les travaux prendront certainement du temps vu le relief fortement accidenté qui caractérise cette région et aussi sa vaste étendue. D'après les informations en notre possession, l'étude de ce projet est en phase finale et c'est la direction de l'hydraulique de la wilaya qui est chargée de sa gestion. Selon une étude prospective effectuée par cette dernière, à l'horizon 2030, les communes citées plus haut atteindront les 140 445 habitants, ce qui exigera approximativement des besoins de pas moins de 21 022 m3 par jour. La densité de la population au niveau de cette région a rendu la demande sans cesse croissante et ce, à longueur d'année, y compris en saison hivernale. Un réseau inexploité depuis 20 ans Malheureusement, elle n'a jamais été entièrement satisfaite dans la majorité des cas. Les municipalités de la Kabylie maritime restent «déshydratées» durant l'été. L'exemple de la commune d'Iflissen est le plus édifiant. Des réseaux de conduite d'eau sont restés depuis leur installation en 1989 non utilisés à ce jour, et aucune goutte d'eau, depuis, n'a coulé des robinets depuis 20 ans maintenant. La déclaration d'un habitant de cette région à ce sujet, résume toute son amertume. «Ce réseau de conduite fait partie de notre patrimoine archéologique», ironise-t-il. D'ailleurs, ce réseau est inutilisable actuellement, vu l'état avancé de son usure et sa vétusté. Une grande partie devait être refaite.Ajouté à cela, la pauvreté de la nappe phréatique de cette région. Le problème de manque d'eau se pose avec acuité durant la saison estivale. De nombreux estivants et autres touristes quittent prématurément les deux stations balnéaires, Tigzirt et Azzefoun, à cause de la crise d'eau. Les puits et les anciennes fontaines ne suffisent pas aussi dans les villages et les zones rurales. Des stations défectueuses Les deux stations de dessalement de l'eau de mer ne font pas l'affaire apparemment. Sur le moindre mouvement de mer, elles seront endommagées, leur réparation nécessite des spécialistes en la matière. Le comble, c'est que le nombre de ces spécialistes se compte sur les doigts d'une seule main en Algérie. D'autres n'hésitent pas à remettre en cause la qualité des pompes de ces stations de filtration mises en service il y a de cela cinq ans maintenant. Leur réfection prend parfois des mois et la qualité de l'eau de ces stations de dessalement est mise aussi en cause par les consommateurs. Elle n'est utilisée que pour les tâches ménagères, car elle est inconsommable, son goût est parfois fade ou bien amer, dit-on. De toute façon, seule le raccordement de cette région au barrage de Taksebt résoudra le problème. Une bouffée d'oxygène pour les habitants de toute la Kabylie maritime, qui a, durant des années, souffert le martyre. Halte au gaspillage Toutefois, sur un autre volet, et par mesure préventive, l'alimentation en eau est prise en considération par l'Etat. D'après l'étude de suivi du projet, des réseaux d'assainissement pour canaliser les eaux une fois utilisées sont prévus à travers toute la wilaya. C'est plus que primordial car les eaux usées rejetées dans la nature auront été traitées au préalable. Des projets dans ce sens ont été réalisés, d'autres sont en cours de réalisation. Ils consistent, soit en l'extension des réseaux d'assainissement déjà existants, soit par la réalisation de nouveaux réseaux pour les villages qui en sont dépourvus. Dans toute la wilaya de Tizi Ouzou, des caniveaux sont réfectionnés, des réseaux d'assainissement réhabilités, des canaux pluviaux entretenus et les bassins de rétention nettoyés. Tous ces efforts considérables consentis par l'Etat, qui exigent des budgets faramineux et la mobilisation d'énormes moyens humains pour satisfaire un tant soit peu le besoin immédiat en cette denrée alimentaire vitale sont les bienvenus. A cet effet, d'ores et déjà, des campagnes de sensibilisation et de lutte contre le phénomène de gaspillage d'eau sont prévues par des organismes étatiques et certaines associations de protection de l'environnement.