La cérémonie de réouverture de la cinémathèque de Annaba après plusieurs mois de fermeture a été simple mais grandiose. Au-delà de la présence de comédiens et d'acteurs algériens de renom, il y avait également beaucoup de jeunes des deux sexes. Tous avaient entendu parler du forum de la médina sur la paix organisé à Alger du 20 au 23 novembre sous le thème : « Apprendre la paix ». Sur cette dernière manifestation, les médias nationaux ont été avares en informations. C'est donc pour en savoir plus que ces jeunes filles et garçons ont assiégé de questions le comédien Abdelhak Benmarouf et président de l'association culturelle Abir. Présent à cette réouverture de la cinémathèque, il a dû se plier à l'exigence de ses jeunes interlocuteurs. Via son association, Benmarouf avait représenté la wilaya de Annaba au forum d'Alger. Le principal animateur de Abir leur a longuement parlé des communications et des débats animés par des historiens, psychologues, médecins, sociologues sur : « La chorale polyphonique, l'enjeu stratégique du patrimoine, la culture de la non-violence dans les établissements scolaires, l'animation de proximité dans les quartiers populaires, les droits de l'homme et de la femme, le rôle du mouvement associatif dans la promotion de la culture de la paix. » Benmarouf n'a pas raté l'occasion de parler de Annaba à l'époque de Hippo-Régius, de Gayâ, Jugurtha, saint Augustin, Abou Marouène Chérif, Ahmed El Bouni, Sidi Boumediène, Karl Max, Kateb Yacine, Alleg , Camus, Elisabeth Eberhardt, la duchesse Dorothée et H'sen Derdour, nés, ayant vécu ou séjourné à Hippone, (Bône, Annaba), et inscrits à jamais dans le patrimoine historique de cette région de l'Est du pays. « Ils sont passés par là », a affirmé Benmarouf, parlant de ces illustres hommes et femmes, aux jeunes qui l'avaient entouré. Plus d'un s'est étonné d'entendre dire que Karl Marx, le père du 1er manifeste et de l'internationale socialiste, avait séjourné à Annaba. Jeudi dernier à la cinémathèque de Annaba, on a parlé de patrimoine et d'environnement, de la préservation de la médina en tant que facteur de paix dans les pays du Maghreb, de La Casbah et de la vulnérabilité des jeunes et des femmes au VIH/sida. Où en est la préparation de la Journée du patrimoine et celle des IVes Journées cinématographiques méditerranéennes de Annaba (JCMA) ? était la question qui revenait sans cesse. Elles sont restées sans réponse car depuis l'installation officielle du comité de préparation des JCMA, c'est le black-out total. Rien ne bouge. Les membres de ce comité semblent attendre l'arrivée de l'été pour entamer la préparation de cette manifestation culturelle. Prévue pour le mois d'août 2007, elle regroupera la majorité des représentants du cinéma des pays du bassin de la Méditerranée. « Nous n'avons pas le droit de rater la reprise d'une manifestation aussi importante que les JCMA. Il est grand temps de se mettre sérieusement au travail. Dès leur création à l'instigation de notre regretté Amar Chetibi, directeur de la cinémathèque, et plusieurs autres noms de la culture nationale, les JCMA ont énormément gagné en notoriété. Elles auraient pu concurrencer le Festival de Carthage si, pour des considérations politiques, elles n'avaient pas été abandonnées », a précisé Abdelhak Benmarouf.