Outre les problèmes internes du syndicat, les chauffeurs de taxi font face à diverses contraintes socioprofessionnelles. Rien ne va plus chez les chauffeurs de taxi. Le syndicat affilié à l'UGCA est en ébullition. L'assemblée générale tenue, hier, au siège de l'union renseigne sur la situation explosive de l'organisation des “taxieurs” d'Alger. La rencontre à laquelle le syndicat a convié près de 700 chauffeurs sur les 12 000 que compte la capitale, a eu lieu dans une cacophonie totale. Accusations mutuelles, prises de bec et insultes ont caractérisé l'assemblée générale. Et pour cause ! Les problèmes internes auxquels fait face l'organisation est à l'origine du marasme. Trois membres du bureau national sur les neuf ont été écartés par les adhérents en raison de “leur trahison”. Les trois accusés auraient négocié l'achat de véhicules avec les représentants de Mitsubishi pour le renouvellement du parc auto. Finalement, rapportent les membres du bureau en présence des syndicalistes écartés, les trois représentants ont eu droit à des voitures “gratuitement”, et n'ont pas informer les autres membres et les adhérents. En découvrant le pot au rose, les syndicalistes ont décidé de leur retirer leur confiance. L'un d'eux a tenté, vainement, de se défendre arguant avoir bénéficié d'un prix conventionnel. L'assistance a exigé des preuves écrites. Ce problème a certes empoisonné la situation, mais ce n'est que l'arbre qui cache la forêt. Les autres problèmes dans lesquels se débattent les chauffeurs de taxi sont plus importants. Ainsi celui qui concerne le non-paiement des impôts depuis 1993 pour la plupart. À l'époque, les autorités avaient totalement fermé les yeux. Les arriérés ont atteint des sommes colossales que les chauffeurs de taxi ne sont pas en mesure de payer. Aujourd'hui, la direction réclame son dû et les concessionnaires auto ne peuvent accorder des facilités sans un document de mise à jour des impôts. Un document que la Casnos exige de son côté pour l'affiliation des chauffeurs de taxi. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui se sont endettés auprès de la caisse. Un véritable dilemme que le syndicat a tenté de résoudre en envoyant des correspondances aux services concernés. Mais aucune suite. Ce qui a poussé les syndicalistes a convoqué l'AG pour décider d'un plan d'action en vue de régler les problèmes en suspens. Le recours de la direction des impôts au retrait de 989 cartes grises des transporteurs et taxieurs contrevenants inquiète les chauffeurs. Les participants avancent la grève comme ultime recours, d'autant, arguent-ils, que la direction des transports de la wilaya leur ferme complètement toutes les portes du dialogue. Le syndicat revendique l'effacement total des dettes contractées par les chauffeurs de taxi auprès des impôts et de la Casnos et l'instauration d'une vignette à un prix raisonnable dont les taxieurs s'acquitteront soit mensuellement soit annuellement. Par ailleurs, les participants dénoncent “la concurrence déloyale” que leur impose la mise en place des sociétés de taxis et les clandestins. M. B.