Vingt-six ans après la chute du mur de Berlin, Alger se souvient. Et c'est le Musée national des beaux-Arts au Hamma qui célèbre l'événement samedi prochain. Le musée, en collaboration avec l'équipe de Mayhem Corp et le Germanisten Magazin, invitent mélomanes et cinéphiles à un Ciné-Jam spécial rock et résistance. Cette rencontre assez originale s'inscrit d'après ces organisateurs autour de l'impact inédit, si ce n'est très important que la musique et particulièrement le rock a produit pendant la guerre froide. L'accent est porté également sur l'Allemagne. Une Allemagne divisée où la rébellion s'est également jouée en notes de musique. Cette rébellion se joue à l'occasion en rock'n'roll façon Allemagne de l'ouest qui, en ces temps-là était interdit. Rock N'wall fera vibrer le cœur des fans en proposant une playlist en langue anglaise et allemande. Côté cinéma, le public pourra assister à la projection du film documentaire «Rock behind the Wall». Le pitch de cette production se situe au cœur des événements qui ont bouleversé l'année 1988 et le destin de milliers d'hommes et de femmes. 1988 ou l'année qui a précédé la chute du mur le plus célèbre à cette époque. Berlin Est et Berlin Ouest se sont transformés en tribune de l'Histoire pendant 150 jours en gigantesque scène musicale, accueillant successivement des stars internationales telles que Bruce Springsteen, Dépêche Mode, Joe Cocker et James Brown... Les caisses ont résonné tellement fort qu'elles ont pu toucher le cœur de la jeunesse allemande divisée en deux camps. D'un côté, «l'Etat des ouvriers et paysans» et très soucieux du maintien de l'ordre établi et imposant des slogans fidèles aux principes communistes où Bryan Adams et James Brown se sont produits. Bruce Springsteen et le E Street Band ont chanté face à 160 000 spectateurs au vélodrome de Weissensee. Bruce Springsteen s'est alors laissé aller dans un discours qu'il a lu en allemand et dans lequel il exprimait tous ses espoirs d'assister au jour où toutes les barrières tomberont et où l'Allemagne se réunira en une seule et unique nation. De l'autre côté, à l'ouest, pas loin du Reichstag, la foule est emportée par les prestations de David Bowie, Pink Floyd et Michael Jackson... Voilà toute l'histoire d'une série de concerts qui ont donné naissance à un film documentaire qui aujourd'hui est considéré comme une référence en termes de militantisme artistique et musical. Des artistes de tous âges se sont donné le mot pour inscrire leur volonté à pouvoir changer les choses. A contribuer, à faire évoluer les choses mais surtout à se réunir pour réunir les peuples autour du plus bel instrument de guerre : la musique universelle. Cette parenthèse historique cédera la place ensuite à une jam-session/concert où il sera possible de s'offrir une écoute musicale puisée des répertoires classiques allemands et anglais avec une présentation contextuelle de chaque morceau. Pour rappel, le Mayhem Corp est un collectif de jeunes qui militent de manière artistique et culturelle. Son but premier est de relever les arts et non les armes avec toutes sortes de variantes musicales contre tout ce qui peut oppresser les peuples.