Malgré les mesures techniques prises par le ministère de l'Agriculture, la récolte céréalière de cette année risque de s'annoncer difficile en termes de mobilisation des moissonneuses- batteuses, a prévenu hier Saleh Gaïd, président de l'Union des agriculteurs algériens libres.Et pourtant, le ministère de l'Agriculture avait annoncé l'acquisition de 8600 moissonneuses-batteuses, dont 100 unités de dernière génération. Des dispositions ont été également prises avec la PMAT (machinisme agricole et technique) pour la réparation et la rénovation de 1000 moissonneuses- batteuses. Pour cela, les propriétaires des machines ont bénéficié d'une aide financière à hauteur de 60%, pour un coût de réparation limité à un plafond de 1,2 million de dinars, a indiqué récemment le ministère. Cependant, et contrairement aux années précédentes lorsque la récolte s'effectuait graduellement d'une zone à une autre, celle de cette année s'effectue pratiquement à travers tous le pays en même temps. En cas de retard de récolte, le risque d'enregistrer des pertes n'est pas à écarter, selon ce professionnel qui a relevé que les récentes pluies ont occasionné des retards à l'opération lancée dans certaines régions. La demande sur les équipements loués principalement par des particuliers dépasse l'offre, nous a-t-il signalé, notant que les agriculteurs sont pris par le temps. Une réunion entre le ministère de l'Agriculture et les agriculteurs devra être initiée pour arrêter un programme à travers lequel l'Etat achèterait des moissonneuses-batteuses en partenariat avec ces professionnels qui sont incapables d'acquérir ces équipements qui coûtent 10 millions de DA par appareil. Du fait qu'ils soient utilisés sur une courte période de l'année, les céréaliculteurs ne jugent pas nécessaire d'acquérir ces équipements. Auparavant, ce matériel connaissait un mouvement à travers les wilayas, nous a expliqué Abdelhamid Hamza, directeur des services agricoles de la wilaya de Sétif. Là où la récolte céréalière est lancée, les moissonneuses-batteuses seront déplacées, a-t-il noté. Dans la wilaya de Sétif, par exemple, les 598 appareils suffiront pour couvrir la demande des agriculteurs. Le responsable reconnaît que lors de chaque campagne, des contraintes surgissent, mais qui restent gérables. La wilaya de Sétif s'attend à une récolte de 2,5 millions de quintaux. Nous enregistrons cette année une hausse de 100% par rapport à l'année agricole 2007-2008 où la récolte n'a pas dépassé 1,1 million de quintaux dont la collecte ne représente que 350 000 quintaux, a-t-il indiqué. Malgré les pluies, la récolte sera bonne Par ailleurs, les récentes pluies n'auront aucun effet sur la récolte céréalière car le risque d'atteinte par les maladies est dépassée, a-t-on rassuré au ministère de l'Agriculture. Contrairement à l'année agricole précédente, celle de 2008-2009 s'annonce bonne, tenant compte des prévisions de la production qui dépasseront les 40 millions de quintaux. La campagne moissons-battage, qui se poursuit actuellement à travers le pays, a démarré dans certaines wilayas comme Adrar, Biskra, le sud de Khenchela et Tébessa, en avril dernier. Pour assurer le bon déroulement de la récolte, plusieurs dispositions ont été prises et portent sur l'aménagement, le traitement de 600 points de collecte, situés dans des zones de production, la mobilisation d'une capacité de stockage conséquente, d'une flotte de 900 camions de différents tonnages pour assurer la collecte du produit et son cheminement de la parcelle aux zones de stockage. Quelque 6 000 travailleurs saisonniers ont été également mobilisés. Pour ce qui concerne les prix de cession au niveau des coopératives des céréales et légumes secs (CCLS), ils seront reconduits cette année. Les agriculteurs céderont le blé dur à 4500 DA/quintal, le blé tendre à 3500 DA/quintal et à 2 500 DA/quintal l'orge. Pour assouplir la procédure de règlement des céréaliers, le guichet unique regroupant l'ensemble des services OAIC-BADR-CNMA sera opérationnel pour la récolte.