Le collectif d'appui à la micro-entreprise (Came) de la wilaya de Tizi Ouzou a organisé hier une rencontre dans la grande salle de la maison de la culture Mouloud Mammeri avec près de 800 promoteurs d'entreprises lancées dans le cadre des dispositifs Ansej, Cnac et Anem, victimes de la campagne de saisie de leurs matériels et de convocation en justice. Cette association, qui a obtenu récemment son agrément, est actuellement à pied d'œuvre pour demander aux plus hautes autorités du pays de mettre un terme à la campagne lancée par les banques par le biais de huissiers de justice pour saisir le matériel des jeunes promoteurs. «S'il y a échec de ces dispositifs, celui-ci doit être assumé par les initiateurs de ce système, autrement dit par le gouvernement, et non par les victimes. Nous sommes des victimes de ces dispositifs d'emploi», dénoncent les animateurs du Came. Ces derniers ont interpellé les pouvoirs publics «à mettre sans délai un terme à ces manœuvres, tout en désignant rapidement des interlocuteurs en vue de discuter de ce drame qui frappe les jeunes promoteurs. Un drame qui profite aux barons de la spéculation. Ce sont eux qui œuvrent pour le surendettement des jeunes afin de les pousser à vendre leurs biens». Pour étayer leurs dires, les organisateurs de la rencontre ont rappelé que «ce phénomène contre les jeunes promoteurs a débuté avec la chute des prix du pétrole, d'où le recours par le gouvernement à ces pratiques (impôts, taxes…) pour renflouer les caisses de l'Etat sur le dos de jeunes chefs d'entreprises endettés, au lieu de les imposer aux grands nantis de l'immobilier et autres entreprises étrangères qui tirent des fortunes». «Notre gouvernement a effacé des dettes au profit du Tchad, un pays africain et ami de l'Algérie, un geste noble en soi, il est vrai, mais pas pour ses propres enfants, qu'il est, en revanche, en train d'escroquer par toutes ces pratiques et menaces…», dira un animateur du Came, expliquant que «ni l'effacement des dettes ni leur rééchelonnement ne nous arrangent. Il faut une solution radicale, avec une clause de la loi qui protège le promoteur». Un intervenant dira qu'un jeune promoteur de la localité de Tadmaït est actuellement paralysé, après avoir eu un AVC, au moment de recevoir une convocation par le biais d'un huissier de justice pour se présenter au tribunal. Le président de l'association interpelle les pouvoirs publics à arrêter immédiatement les poursuites judiciaires, le chantage, les saisies, notamment pour de nombreux promoteurs en TPM (Transport public de marchandises) qui se font saisir leurs véhicules dans les barrages de gendarmerie et de la police. «Notre situation est devenue un gagne-pain pour des notaires et des huissiers de justice», clameront les animateurs du Came.