Un pilote russe du Su-24 qui a été abattu hier par la Turquie dans l'extrême nord-ouest du territoire syrien a été tué et un deuxième porté disparu L'«incident» qui a retenu l'attention d'une large partie de la presse mondiale a renforcé l'hostilité déclenchée au mois d'octobre entre les deux Etats. La Turquie qui se permet de violer l'espace aérien syrien, a dénoncé, en octobre, le vol d'un avion militaire russe près de ses frontières, en mission contre l'organisation terroriste Daech. Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a réagi à l'«incident» d'hier. «La perte d'aujourd'hui est un coup de poignard dans le dos qui nous a été porté par les complices des terroristes», a déclaré Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse en présence du roi de Jordanie Abdallah II. L'armée turque a dévoilé hier, pour «justifier» l'attaque contre l'avion russe, le suivi radar de l'appareil abattu, disant qu'il a violé l'espace aérien turc. La Russie, quant à elle, a publié des images satellites attestant que son avion n'a pas accédé dans l'espace aérien turc et qu'il se trouvait dans l'espace aérien syrien. Pour le président russe, «les avions russes ne menaçaient pas la Turquie», et assure que l'incident aérien aura de graves conséquences sur les relations entre les deux pays. «Bien sûr, nous allons analyser tout ce qui s'est passé. Et les événements tragiques d'aujourd'hui vont avoir des conséquences sérieuses sur les relations russo-turques». La Russie aurait dépêché hier des hélicoptères à la recherche des pilotes qui se trouvaient à bord du chasseur abattu par la Turquie. Les autorités turques ont convoqué hier le chargé d'affaires russe à Ankara après l'«incident», a-t-on annoncé. Deux pilotes portés disparus L'un des deux pilotes russes a été tué et l'autre porté disparu. L'identité de ses tueurs fait l'objet de polémique. Le premier pilote a été tué par des forces de l'«opposition» qui lui ont tiré dessus alors qu'il «atterrissait» après s'être éjecté de l'appareil, selon des médias. De nombreuses vidéos circulant sur internet et publiées sur les réseaux sociaux par l'opposition montrent des images présentées comme celles du pilote mort entouré de rebelles de différentes factions syriennes. «Le groupe de rebelles affirme que le pilote était mort lorsqu'ils l'ont capturé», écrivent d'autres médias. Une tension qui va crescendo depuis plusieurs semaines est enregistrée entre la Russie et la Turquie. La Turquie n'ayant pas apprécié les raids aériens menés par l'armée russe contre l'organisation terroriste Daech en Syrie. Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé, le 5 octobre 2015, que des chasseurs F-16 turcs ont intercepté, deux jours plus tôt, un avion de combat russe violant l'espace aérien turc à la frontière syrienne, «le contraignant à rebrousser chemin». Le ministère russe de la Défense affirme que «cet incident est le résultat de mauvaises conditions météorologiques». La Turquie qui avait précédemment abattu plusieurs avions syriens, près de ses frontières, a publiquement dénoncé les raids aériens menés par la Russie en Syrie. Ces raids ciblent pourtant l'organisation terroriste Daech.