La situation va de mal en pis dans les consulats d'Algérie en France. Les ressortissants algériens qui y résident continuent de subir chaque jour le diktat de certains préposés à l'accueil pour un simple document d'état civil. Cette fois-ci, l'association des Algériens des deux Rives et leurs amis (Adra) révèle dans un communiqué que des agents des consulats, dont celui de Nanterre et de Vitry, «obligent nos pauvres ressortissants Algériens de s'acquitter d'une ‘'tchipa'' allant de 20 jusqu'à 50 euros pour passer aux guichets». Entre lenteur dans la délivrance des documents administratifs et agressions signalées au sein des consulats d'Algérie en France, les ressortissants algériens restent livrés à eux-mêmes. L'avènement du passeport biométrique, document obligatoire pour pouvoir se rendre en Algérie, a cristallisé toutes les anomalies constatées dans l'administration consulaires. «Des lieux devenus des plus dangereux», ajoutent les membres de ladite association. Ils affirment, en effet, avoir recueilli en l'espace de quelques semaines plus de 30 plaintes de citoyens ayant subi des violences au sein de ces consulats. Contacté, le président de cette association, Yougourthen Ayad, confirme encore : «Ces violences se produisent presque quotidiennement.» Et d'ajouter: «Les personnes qui nous contactent pour dénoncer ces violences ne cachent pas leur crainte et leur peur. Ils disent être traumatisés et choqués par ce qui se passe dans ces consulats.» Pour étayer ses dires, le président d'Adra nous a communiqué une liste de témoignages de nombreuses personnes qui racontent leurs mésaventures au sein de ces institutions. Par ailleurs, Yougourthen Ayad interpelle, par le biais d'un autre communiqué, les autorités consulaires pour qu'elles «cessent de traiter nos citoyens comme du bétail». A qui profite ce mépris envers les citoyens ? Les Algériens résidant en France ne peuvent-ils pas espérer une prise en charge digne de ce nom par une administration rattachée à leur pays ? A qui profite ce mépris envers ces citoyens qui ne demandent qu'à se voir délivrer des documents pourtant indispensables pour leurs démarches administratives ? Ces interrogations demeurent toujours posées. D'autant que la dernière sortie médiatique de l'ambassadeur d'Algérie en France, fin novembre dernier, n'a apporté aucune réponse. Ce dernier, effectivement, s'est contenté de donner des chiffres sur le nombre de passeports biométriques délivrés et de déclarer que des efforts sont «régulièrement» déployés pour satisfaire les demandeurs de passeport biométrique et autres document d'état civil. Un décalage entre «la réalité du terrain et les paroles de l'ambassadeur», réagit Adra au lendemain du point de presse.