Le ministre de la Communication Hamid Grine était l'hôte hier du forum d'El Djoumhouria. L'occasion pour lui de répondre aux nombreuses questions des journalistes présents, en cette période marquée par d'intenses évènements politiques. Interrogé sur les propos de Khalida Toumi l'accusant de déroger à l'obligation de réserve, le ministre de la Communication s'est refusé à tout commentaire. Il a souligné : «Je n'ai aucun commentaire à faire. J'ai du respect pour la dame.» A une autre question sur ses commentaires à propos de la lettre du général Toufik, Grine soutient qu'il les avait tenus en «concertation avec le Premier ministre». L'invité d'El Djoumhouria déclare : «J'appartiens à une équipe gouvernementale homogène, engagée et disciplinée. Chaque ministre avant de s'exprimer avise et mes déclarations s'inscrivent dans ce cadre.» Ceci étant, dans son intervention préliminaire, le ministre de la Communication a surtout parlé d'une série de formations au profit des journalistes, voire des citoyens, qui débuteront dimanche prochain à Constantine sous l'intitulé «Connaître les médias». Le ministre en a profité pour s'en prendre à «certains directeurs de la presse privée qui ne jouent pas le jeu» en termes de formation, estimant qu'«aucun d'entre eux ne respecte la disposition de consacrer l'équivalent de 2% de la masse salariale à la formation». Pour Grine, l'Algérien a droit à une «information fiable», précisant que durant la décennie noire, l'opinion publique a été «formatée» et est devenue friande d'informations sensationnelles. Pour lui, il est temps de passer à un autre type d'information «responsable, fiable et répondant aux impératifs républicains». Le ministre de la communication a indiqué que ce cycle de formation sera assuré par les patrons des groupes médiatiques publics. «Les faux journalistes seront poursuivis» Pour ce faire, il a annoncé une prochaine rencontre avec les six patrons de ces groupes. Lors des débats, le ministre n'a manqué de charger certains «patrons de la presse privée». «Certains investissent à l'étranger et ne s'acquittent pas des créances de l'impression», assènera-t-il. S'agissant des journalistes du secteur public, il aura cette réflexion : «Certains d'entre eux ont la mentalité du fonctionnaire.» Et d'ajouter : «La presse publique n'est pas la muette du sérail.» Concernant la campagne de recouvrement des dettes des imprimeries, initiée deux mois après son installation à la tête du département de la Communication, Grine affirme qu'elle se poursuit. «Nous nous montrons indulgents avec les titres qui éprouvent des difficultés en allégeant le calendrier des remboursements», dira-t-il. Concernant l'accès à l'information, il révélera qu'il a été convenu avec le ministre de l'Intérieur pour que celui-ci instruise les cadres de son secteur afin qu'ils donnent les informations aux journalistes porteurs d'une carte professionnelle. Quid de certains faussaires qui disposent de la carte de presse ? Le ministre a annoncé l'ouverture d'une enquête et promet des poursuites à l'encontre des «faux journalistes». Cette annonce intervient en plein scandale de trafic qui a éclaté à Oran, où un «patron» de presse a délivré ou «vendu» des certificats de travail à des élus qui se font passer pour des journalistes. Interrogé sur la situation socioprofessionnelle des journalistes, Hamid Grine s'appuiera sur l'enquête du ministère du Travail concernant la couverture sociale des journalistes qui a révélé, d'après lui, des «dépassements inimaginables». Le ministre ne s'est pas encombré de formules pour parler d'une «forme d'esclavage moderne». De notre correspondant à