Le ministre de la communication, Hamid Grine, a appelé mardi à Oran les journalistes du secteur public à s'impliquer davantage dans le processus d'édification nationale. "Les journalistes de la presse du secteur public doivent s'impliquer davantage dans le processus d'édification nationale. Il faut se départir de la mentalité de fonctionnaire et sortir sur le terrain au service de l'Etat et des Algériens, dans le cadre de la déontologie du métier", a indiqué le ministre, lors du forum du quotidien El Djoumhouria. S'adressant aux journalistes du secteur public, Hamid Grine a estimé que ceux-ci "doivent chercher et dire la vérité, même si elle est amère. Les commentaires sont les bienvenus, à conditions de ne pas insulter". Pour lui, la presse publique "doit parler en toute liberté, s'impliquer dans le processus d'édification du pays et lancer les débats sur les questions importantes de l'heure". Evoquant la question de la déontologie, il a relevé une certaine "amélioration". "Il y a moins d'insultes, moins de diffamation. Tout cela sera réglé lorsque les journalistes éliront leur conseil de déontologie. Chaque média devrait avoir sa propre charte de déontologie. Les insultes ne devraient pas être tolérées mêmes dans les réseaux sociaux de la part des journalistes", a indiqué M.Grine. Interrogé sur les cas d'établissement de cartes professionnelles de presse sur la base de fausses déclarations et de faux documents professionnels, le ministre a prévenu que des poursuites seront engagées contre tout falsificateur. "Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur ce dossier et si cela s'avère vrai, ces personnes, les faux journalistes comme ceux ayant fourni les documents, seront poursuivies et leurs dossiers transmis à la justice", a-t-il affirmé. Interrogé sur les dettes de journaux du secteur privé, Hamid Grine a indiqué que la campagne lancée, il y a plus d'une année, pour la récupération des créances se poursuit. "La campagne, lancée en juin 2014, se poursuit de manière constante. Beaucoup d'argent a été récupéré", a indiqué le ministre, estimant qu'il était "anormal que des patrons de journaux ne payent pas leurs dettes et investissent dans d'autres secteurs, notamment dans l'immobilier". "Certains journaux ne jouent pas le jeu. Nous n'acceptons aucune mollesse de la part de ceux qui sont chargés de récupérer les créances, mais quand il y a de la bonne foi, on peut accorder des échéanciers", a-t-il dit. Hamid Grine a évoqué en outre la situation socioprofessionnelle des journalistes exerçant dans le secteur privé, appelant les responsables concernés à "payer leurs journalistes, en fonction de leurs talents, des risques et de la noblesse de ce métier", estimant que les salaires des journalistes dans certains médias du secteur privé relèvent du "néo-esclavagisme" et que ce dossier relevait du Ministère du travail. Sur un autre plan, il a démenti des informations selon lesquelles des "différences de vue" existeraient au sein du gouvernement. "Le ministère de la communication fait partie d'un gouvernement engagé, homogène, cohérent et discipliné", a-t-il rétorqué, soulignant qu'il existe au sein du gouvernement une "réelle communication interne".