La relance du projet de l'hôtel Châteauneuf est remise sur le tapis pour la énième fois. Lors de la dernière réunion de l'APW d'Oran, il a été décidé, encore une fois, la réhabilitation de ce projet pour recevoir les différents services de l'APC d'Oran. Une enveloppe de 2 milliards DA a été dégagée. L'entreprise turque qui a terminé la réalisation de la mosquée Ibn-Badis a été retenue pour la finalisation de la réalisation de cet hôtel datant des années 80 du siècle dernier. Comme il a été décidé que le lancement du chantier aura lieu le mois de février 2016. Haute de vingt étages, cette bâtisse, témoin vivant de toute vision d'aménagement urbaine, abritera en principe le siège de la mairie d'Oran. L'ancien siège, se trouvant à la place du 1er-Novembre, sera destiné à recevoir les délégations officielles en visite à Oran. En somme, les services de la mairie seront éclatés, consacrant de fait la séparation entre élus et citoyens. L'actuel maire occupe un somptueux siège juste en face de l'hôtel Royal et est pratiquement inaccessible pour le commun des citoyens. Précisons que ce sont les élus qui défendent depuis toujours l'installation des services de la mairie au niveau de cet hôtel en état de carcasse depuis trente ans. Apparemment, les voies d'accès à ce futur siège ne les préoccupent pas. De même, les risques qui pèsent sur la reprise des travaux sur ce site historique, l'un des plus importants de la ville d'Oran, ne semblent pas leur poser un problème. Les travaux de réalisation de cet hôtel se sont arrêtés en 1986 à cause d'absence de dotation budgétaire certes, mais aussi parce que des voix se sont élevées pour attirer l'attention sur la menace que constitue la réalisation d'un hôtel de vingt étages sur le Palais du Bey datant de l'époque ottomane. Le chantier de l'hôtel se trouve à quelques dizaines de mètres de cet édifice historique nécessitant véritablement restauration et entretien. Ironie du sort, ce sont les Turcs qui vont condamner définitivement un monument historique ottoman. Cependant, il est utile de rappeler que ce n'est pas la première fois que pareille décision est prise lors des délibérations de l'APW et l'APC. En mars 2012, le directeur de programmation et suivi budgétaire (Datp) de la wilaya avait annoncé à la presse la dotation de ce projet d'un milliard DA. Il avait même parlé d'un bureau d'études portugais qui devait se charger du suivi de l'opération de réhabilitation. Mieux, il avait affirmé que les travaux devaient être lancés au cours du premier semestre de l'année 2012. En octobre 2014, le même refrain a été repris par le même responsable, impliquant cette fois-ci le Premier ministre Sellal et évoquant un rapport du CTC. Mais la proposition la plus pertinente concernant cette carcasse est celle de Gavier Galvan, un ex-directeur du centre Cervantès et membre de Restaurateurs sans Frontières. Pour lui, la sauvegarde d'un site historique, en l'occurrence le Palais du Bey, passe avant un équipement collectif. Mais pour voiler la laideur de cette carcasse visible à partir de n'importe quel point d'Oran, il a proposé le lancement d'un appel d'offres à des artistes pour transformer la carcasse en objet d'art. Notons que ce dernier s'est investi dans l'entreprise de classement de Sidi El Houari comme patrimoine national historique.