Après de longues années, ayant précédé la pose de sa première pierre, la carcasse de l'hôtel Châteauneuf est devenue un label- péjoratif, témoignant de lourdes bourdes de gestions imputées à certains responsables et pouvant coûter cher à une ville et même à un monument historique, datant de plusieurs siècles, en l'occurrence le Palais du Bey. A l'abandon depuis presque deux décennies, la carcasse du Châteauneuf devra abriter une bâtisse administrative dans laquelle seront transférés la plupart des services de l'APC d'Oran. Mais avant que cette décision ne soit prise, le projet en question a traversé de longues zones de turbulence. Il s'agit d'une tour de 26 étages érigée sur l'espace vital du palais du Bey, classé monument historique. Le projet d'un hôtel 5 étoiles a, dès son début, suscité la levée de boucliers, émanant de la circonscription d'archéologie. En effet, cette dernière a multiplié les démarches pour alerter les pouvoirs publics sur les dangers de dégradation, voire de perte irréversible de vestiges historiques, telles les catacombes et les galeries de l'empire ottoman. Pour rappel, c'est à l'occasion d'une visite de travail du président de la République que la décision d'affecter cette carcasse à l'APC d'Oran a été prise et un budget complémentaire a alors été octroyé à la wilaya, au titre de relance de ses projets de développement. Sur une rallonge de 14,5 milliards de dinars environ dont a bénéficié la wilaya sur la décision du président de la République, la wilaya a dégagé un milliard de dinars pour trouver une destination finale à cette bâtisse en béton, ayant malheureusement imposé son voisinage destructif au palais du Bey. Concernant son nouveau sort, il y a lieu de rappeler que la commune d'Oran a lancé un avis d'appel d'offre international pour la sélection d'un bureau d'étude pour le suivi du projet, mais cette offre a été déclarée infructueuse. Un deuxième avis a été lancé et c'est un organisme espagnol qui l'a remporté. Le coût des travaux a été évalué à 100 milliards de centimes. Mais la question qui reste posée est: «Le sort de cette carcasse dépend-il de la capacité de la commune d'Oran à assurer les moyens nécessaires à l'aboutissement de ce projet ou de la détermination de l'administration centrale à en finir, une bonne fois pour toutes, avec cette anomalie, ayant largement porté atteinte à l'image de la mauvaise gestion des grands projets à Oran?»